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Apuiat: la CAQ enterre le projet, mais pas Hydro

Quebec Premier Francois Legault, right, presides over his first cabinet meeting, Thursday, October 18, 2018 at his office at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le gouvernement Legault enterre le projet éolien controversé Apuiat, sur la Côte-Nord, mais Hydro-Québec laisse entendre qu’il est encore en ballottage.

Bien avant d’être portée au pouvoir, la Coalition avenir Québec (CAQ) avait dénoncé sur toutes les tribunes ce projet de contrat d’approvisionnement en électricité qu’elle trouvait trop onéreux. Des articles avaient aussi rapporté les réticences du grand patron d’Hydro, Éric Martel, ainsi que les coûts élevés du contrat à long terme, entre 1,5 et 2 milliards $.

De son côté, Hydro-Québec a estimé, mardi, qu’il était prématuré d’annoncer la mort du projet, comme le faisait une manchette d’un grand média montréalais en matinée.

«La décision n’a pas été prise», a-t-on indiqué de source sûre au cabinet du premier ministre François Legault, sans toutefois démentir les informations diffusées à propos de la fin du projet.

Un porte-parole du gouvernement, Ewan Sauves, a toutefois ajouté que la position du parti n’a pas changé sur ce projet, considéré comme «pas rentable» dans le contexte actuel.

Hydro-Québec a également souligné que l’entente proposée n’était pas «compétitive», d’autant plus que la société d’État est déjà en surplus d’électricité.

«De là à dire que le projet est fini, c’est aller un peu trop vite, a affirmé le relationniste d’Hydro-Québec, Serge Aberdel, en entrevue téléphonique. C’est certain qu’on regarde d’autres options qui pourraient apporter des retombées positives pour la région.»

Apuiat est un projet éolien de 200 mégawatts mené par les Innus de la Côte-Nord en partenariat avec l’entreprise Boralex. Dans un communiqué diffusé mardi, les partenaires ont dit qu’ils étaient «étonnés et déçus».

Ils laissent aussi entendre qu’on est en train de manquer «un rendez-vous historique entre les communautés de la nation innue, Hydro-Québec et les Québécois». Ils soutiennent aussi que d’ici à l’entrée en service du parc éolien en 2022, le surplus d’électricité sera en voie d’être résorbé.

Les partenaires rappellent que de 300 à 400 emplois seraient créés durant le chantier et que les Innus sont dans une logique de réaliser leurs propres projets et non plus de recevoir une «rente».

D’ailleurs, les communautés autochtones recevraient près d’une dizaine de millions de dollars par an pendant 25 ans grâce à ce projet.

De son côté, l’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) appelle les parties à s’entendre pour éviter l’abandon du projet.

Par voie de communiqué, l’organisme a plaidé que le projet n’aura aucun impact sur les tarifs d’électricité des consommateurs québécois.

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