OTTAWA — Les immigrants francophones auront accès à des services d’intégration en français dans les provinces canadiennes à majorité anglophone avant même d’arriver au Canada.
Le ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen, a annoncé mercredi 11 millions $ sur cinq ans pour faire de la Cité collégiale à Ottawa le principal centre de services des nouveaux arrivants. Quatre organismes régionaux en Nouvelle-Écosse, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique pourront fournir de l’information sur leur province d’accueil.
«Ils pourront ouvrir des bureaux et embaucher du personnel à l’extérieur du Canada, dans des pays francophones comme le Maroc ou la Tunisie», a-t-il expliqué.
Les immigrants déjà sélectionnés par le Canada pourront ainsi avoir un «contact personnel» avec quelqu’un qui pourra répondre à leurs questions avant leur arrivée.
M. Hussen a donné l’exemple d’un ingénieur marocain sélectionné par le ministère de l’Immigration. Celui-ci aurait d’abord un premier contact avec la Cité collégiale, qui ensuite le référerait à l’Ordre des ingénieurs de la province où il compte s’installer. Cette personne pourrait ainsi commencer les procédures de reconnaissance de diplôme avant son arrivée en sol canadien.
Cette annonce vient corriger les lacunes existantes dans l’accueil des immigrants francophones qui pourront maintenant recevoir des services en français à toutes les étapes de leur intégration, selon la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).
«L’immigrant francophone avait de la misère à se retrouver dans cette panoplie de services où il y a une offre en anglais qui est beaucoup plus volumineuse qu’en français», a constaté son directeur général, Alain Dupuis.
Un montant de 36,6 millions $ sur cinq ans déjà annoncé dans le Plan d’action sur les langues officielles servira à améliorer l’accès aux services en français.
«Est-ce qu’on va avoir tous les services de A à Z avec cet investissement-là? Non, a-t-il reconnu. Ce n’est pas assez, il va en falloir plus, mais c’est une bonne première étape pour commencer à s’assurer qu’on ait un continuum de services en français dans toutes les régions du pays.»
Baisse du prix des tests de français
Le ministre a également annoncé que les tests de français requis pour vérifier les compétences linguistiques des immigrants seront moins chers et plus accessibles. Ils pouvaient coûter quelques centaines de dollars de plus que les tests en anglais, un fait qui avait été dénoncé par l’ex-commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, en 2016. Le ministre Hussen a promis que le prix des tests en français sera «comparable» aux tests en anglais, qui coûtent environ 300$. Dès le 1er décembre, ils seront offerts dans un plus grand nombre de villes.
Le gouvernement fédéral s’est fixé pour objectif d’attirer 4,4% d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec en 2023.