La campagne annuelle des 12 jours d’action contre la violence envers les femmes s’est amorcée dimanche.
Le comité organisateur, coordonné par la Fédération des femmes du Québec, se donne pour objectif cette année d’«encourager la population et les responsables politiques à passer à l’action» après la déception suscitée par le plan d’action provincial contre la violence conjugale, dévoilé en août.
Le Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes réclame notamment un meilleur financement des organismes oeuvrant dans le milieu ainsi que la reconnaissance du caractère systémique de certaines violences contre les femmes.
Pour Sabrina Lemeltier, directrice générale du refuge la Dauphinelle, la violence conjugale constitue un fléau largement méconnu.
«Nous sommes nombreux dans le milieu à penser qu’on voit juste la pointe de l’iceberg», relève-t-elle, précisant que la majeure partie des cas ne seront jamais signalés aux autorités.
Mme Lemeltier constate toutefois que le mouvement #MoiAussi a permis de libérer la parole quant à ce sujet qui demeure «difficile à aborder auprès du grand public».
Elle compte donc profiter de la campagne pour faire connaître des ressources telles que le foyer la Dauphinelle, qui a hébergé et offert un soutien psychosocial à plus d’une centaine de femmes accompagnées de leurs enfants l’an dernier.
Les 12 jours d’action coïncident avec les 16 jours de militantisme contre la violence fondée sur le sexe, qui s’étirent du 25 novembre au 10 décembre partout dans le monde. Au Québec, les groupes de défense des droits des femmes ont plutôt choisi de conclure leur campagne le 6 décembre pour commémorer la tuerie de l’École Polytechnique.
La date de lancement de la campagne n’est pas non plus anodine, puisqu’elle marque la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Le premier ministre Justin Trudeau l’a d’ailleurs soulignée par voie de communiqué dimanche, en mettant l’accent sur la vulnérabilité des femmes trans, migrantes et autochtones.
«Ensemble, nous devons transformer la culture qui banalise la discrimination, le harcèlement et la violence dans nos communautés. Lorsque les femmes et les filles racontent leurs histoires, nous ne devons pas les ignorer. Leur courage provoque des changements qui bénéficient à tous», a-t-il déclaré.