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France Charbonneau nie l’improvisation

La présidente de la commission Charbonneau, France Charbonneau, a répondu aux récentes critiques dans une allocution qui a mis fin aux audiences de l’automne.

La semaine s’est donc terminée sans coup d’éclat. Depuis la mi-novembre, la commission semblait en perte de vitesse avec des témoins venus nier avoir participé à la collusion, suivis d’entrepreneurs qui ont subi le système plus qu’ils en ont profité. Alors que la commission avait promis au début de l’automne que la collusion à Laval serait abordée, le sujet n’a été qu’effleuré.

«On ne peut pas tout faire en même, s’est justifié la présidente France Charbonneau. Je vous assure, cependant, que tout ce qui est mis en preuve a son utilité.»

Faisait-elle référence à la liste de personnes ayant fréquenté le club privé 357-C présentée cette semaine, mais qui ne sera qu’expliqué en janvier? Elle n’a pas précisé.

La présidente s’est voulu rassurante quant aux sujets laissés de côté. «Chaque jour, nous recevons de nouvelles informations extrêmement pertinentes à notre mandat qui nous oblige parfois à revoir l’ordre de présentation des témoins et de la preuve», a-t-elle dit.

Elle a aussi souligné, à ceux qui pourraient s’inquiéter de l’avancement des travaux alors que les audiences se terminent plus tôt que prévues, que la commission ne fait pas pour autant relâche, ni même pendant les Fêtes. Les enquêtes se poursuivront, de même que la préparation des audiences.

«Rien ne doit être laissé au hasard, l’improvisation n’est pas gage de succès», a-t-elle affirmé en réponse sans doute à certaines critiques, dans lesquelles le mot «improvisation» revenait souvent. Des embauches de personnels sont également prévues.

Les audiences reprendront le 21 janvier. La présidente a annoncé qu’il sera question de collusion, de corruption et de financement du parti.

Bilan de la commission en date du 29 novembre

Les citations que l’on retient

Quelques chiffres :

48 : C’est le nombre d’audiences depuis le début des audiences le 22 mai.

30 : C’est le nombre de témoins entendus.

90 : C’est le nombre de personnes qui travaillent pour la commission Charbonneau.

14,6 M$ : Il s’agit du budget initial prévu pour la commission.

5000 $ : C’est le cachet qu’a reçu l’ex-agent du FBI Joseph Pistone, pour son témoignage le 24 septembre.

Les cotes
Plusieurs témoignages ont corroboré que les entrepreneurs qui obtenaient des contrats publics à Montréal devaient verser :

• 2,5% à la mafia.

• 3% au parti de l’ex-maire Gérald Tremblay d’Union Montréal.

• 1% environ au fonctionnaire Gilles Surprenant.

• 25% environ sur les extras au fonctionnaire Luc Leclerc.

Les effets de la commission Charbonneau

• Selon le témoin Martin Dumont, M. Gérald Tremblay aurait su, dès 2004, qu’il y avait des pratiques douteuses en matière de financement au sein de son parti. M. Tremblay a démissionné le 5 novembre.

• Les révélations voulant que Gilles Vaillancourt touchait une ristourne de 2,5% sur la valeur des contrats de Laval et surtout les perquisitions de l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) ont conduit à sa démission le 9 novembre. Il était maire de Laval depuis 1989.

• Pierre Bibeau, vice-président de Loto-Québec et ancien argentier du Parti Libéral du Québec, a été muté le 17 octobre, avant de prendre un congé de maladie de 3 mois à partir du 30 octobre.

• Les fonctionnaires Gilles Vézina, Yves Themens, Michel Paquette et François Thériault ont été suspendus sans solde à la suite de révélation à l’effet qu’ils auraient touché des pots-de-vin. Bien qu’ils aient tout nié devant la commission, leur suspension est maintenue le temps d’une enquête interne.

Le témoin vedette par excellence : Lino Zambito

Lino Zambito a été la pièce centrale des audiences de l’automne. À lui seul, il a accaparé huit journées de témoignage, soit le plus grand nombre accordé à un témoin. Présenté dans les premières semaines de la reprise d’automne, le 27 septembre, il aura mis la table à plusieurs grand thème qu’a traité et traitera la commission. Il a ainsi abordé la collusion et la corruption à Montréal (le cartel, les cotes, la mafia), mais également sur la Rive-Nord et au ministère des Transports du Québec (MTQ) ainsi que du financement des partis politiques.

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