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Une application pour cesser de fumer peut aider

Mark Lennihan / The Associated Press

Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Pour cesser de fumer, est-ce que votre téléphone intelligent qui vous accompagne partout serait votre meilleur allié? Un groupe de chercheurs s’est penché sur l’efficacité d’une application pour aider les jeunes «à écraser». S’il croit que cette application peut en aider certains, l’un des chercheurs de l’étude est toutefois d’avis qu’il n’y a pas de «solution miracle».

Voilà un autre exemple où la technologie veut se porter à l’aide de la santé.

Intéressé à diminuer le nombre de fumeurs au Canada — il y en plus de 4,5 millions — David Hammond, professeur agrégé à l’École de santé publique et des systèmes de santé de l’Université de Waterloo, en Ontario, s’est demandé si les applications pour téléphones intelligents pourraient faire une différence dans la vie de ceux qui se battent pour arrêter de fumer.

Une équipe de l’Université de Waterloo a développé une application «Crush the Crave» (qui pourrait se traduire par: Écrasez l’envie), et l’a mise à épreuve.

«L’idée était de trouver de nouvelles façons d’aider. Car la plupart des fumeurs essaient d’arrêter. Et la plupart échouent», a expliqué le professeur Hammond en entrevue téléphonique.

L’équipe de recherche a suivi quelque 1600 jeunes de 19 à 29 sur une période de 6 mois. Il s’agissait de jeunes qui fumaient tous les jours, mais qui voulaient arrêter. Les jeunes ont été visé, car ce sont eux qui utilisent le plus les téléphones intelligents.

Et puis, c’est aussi car 18,5 pour cent des jeunes Canadiens de 20 à 24 ans fumaient en 2015, un pourcentage supérieur à la moyenne canadienne de 13 pour cent cette même année, est-il soutenu dans l’article scientifique, qui a été publié récemment.

Arrêter de fumer avant 40 ans réduit le taux de mortalité, c’est pourquoi les jeunes sont une priorité, écrivent les chercheurs.

Et cela marche comment? «Crush the Crave» permet d’inscrire des objectifs, et la date à laquelle le jeune veut avoir jeté toutes ses cigarettes de façon définitive. L’application lui rappelle combien d’argent il a épargné, et comment s’est améliorée sa santé. Il envoie notamment des «récompenses» comme des émojis de trophées, et permet d’envoyer des messages à des proches pour les tenir informés des progrès, jouant ainsi avec les fonctionnalités des médias sociaux, a expliqué M. Hammond.

Les résultats de l’étude l’ont quelque peu déçu. Globalement, les chercheurs n’ont pas pu dégager de bénéfices supérieurs à utiliser cette application par rapport à un petit guide d’aide et de conseils, conçu par Santé Canada. Les deux étaient efficaces dans une proportion plutôt similaire.

Toutefois, ces résultats de recherche n’ont porté que sur leur propre application. Plusieurs existent sur le marché, même «si peu ont été rigoureusement testées». M. Hammond espère donc que son analyse permettra d’en développer de meilleures encore.

Il retient aussi que pour certaines personnes, l’application a mieux fonctionné qu’un petit guide ou une brochure. Il juge donc important que les professionnels de la santé fassent part à leurs patients de l’existence de ces applications. «Ils auront des options», dit-il. «Car elles offrent différentes façons de livrer de l’information, et différentes personnes ont besoin de différentes choses».

Cette étude est l’une des rares à avoir été entreprise pour mesurer l’efficacité des applications pour arrêter de fumer, est-il souligné dans l’article.

«Et ces applications demeurent une excellente façon de rejoindre des gens», conclut le professeur Hammond.

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