OTTAWA — Le Canada «répond présent» et versera 53M$ pour venir en aide aux Vénézuéliens confrontés à la crise politique et sociale qui secoue leur pays, a annoncé lundi le premier ministre Justin Trudeau.
«Les Vénézuéliens peuvent compter sur notre appui alors qu’ils tentent de reprendre possession de leur pays et (de) rétablir leur démocratie», a-t-il déclaré en ouverture de la réunion du Groupe de Lima, qui se tient à Ottawa.
«Aujourd’hui, le Canada répond présent et annonce 53M$ pour répondre aux besoins les plus urgents des Vénézuéliens sur le terrain, incluant les près de trois millions de réfugiés», a signalé le premier ministre.
«La majeure partie des fonds ira à des partenaires de confiance et aux pays voisins pour les aider à appuyer le Venezuela et les Vénézuéliens», a-t-il spécifié lorsqu’il a pris la parole devant les représentants des pays alliés du Groupe de Lima.
La présidence de cette rencontre est assurée par la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland. La diplomate en chef a réitéré lundi qu’Ottawa avait choisi son camp: il se range derrière Juan Guaidó, qui s’est autoproclamé président par intérim.
«Le Canada et le Groupe de Lima reconnaissent la primauté du droit, la primauté de la Constitution du Venezuela et la primauté de la volonté du peuple vénézuélien», a-t-elle affirmé.
La réunion du Groupe de Lima survient alors que les manifestations populaires se multiplient au Venezuela pour chasser le président socialiste Nicolas Maduro, et alors que plusieurs pays européens commencent à se ranger derrière l’opposant Guaidó.
Le Canada avait déjà contribué 2,2M$ à une crise humanitaire qui a chassé quelque trois millions de Vénézuéliens de chez eux. Des pays comme le Brésil et la Colombie font maintenant face à une crise des réfugiés.
La rencontre de lundi vise à trouver de nouvelles stratégies pour appuyer l’opposition vénézuélienne et soulager cette crise des réfugiés.
Le cabinet de Justin Trudeau a indiqué dimanche que ce dernier avait discuté avec Juan Guaidó.
Les deux hommes ont discuté de l’importance pour la communauté internationale d’envoyer un message clair concernant «l’illégitimité du régime Maduro». Ils ont souligné la nécessité que des élections présidentielles libres et justes soient tenues dans le pays d’Amérique du Sud.
Le Groupe de Lima, les États-Unis, l’Espagne, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas et la Lituanie ont manifesté leur appui à l’opposant politique et réclament des élections justes et libres dès que possible.
Les États-Unis ne font pas partie du Groupe de Lima, mais leur dénonciation de Nicolas Maduro et leur reconnaissance de M. Guaidó correspondent aux positions du groupe.