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3 bonnes raisons de vous intéresser au Mois de l’histoire des Noirs

La distribution de Blackout. Photo: Tableau D'Hôte Theatre

On ne peut l’éviter. Février oblige, la question existentielle «Pourquoi un Mois de l’histoire des Noirs?» va reprendre du service. Plusieurs s’opposent à cette célébration. Les débats entourant la pertinence de ce moment de commémoration tournent en rond depuis plus d’une dizaine d’années.

Pour certains, il est aberrant de consacrer un mois à un groupe d’individus sur la base uniquement de son épiderme. D’autres soutiennent que confiner cette histoire à un seul mois favorise le fait qu’elle soit négligée le reste de l’année. Soyons clairs, l’histoire des Noirs n’est pas qu’une question de couleur de la peau, et consacrer un mois à la mémoire collective n’empêche en rien la célébration des figures emblématiques du passé ou contemporaines, au partage culturel et à la sensibilisation aux réalités et enjeux des communautés noires le reste de l’année.

À l’instar du Festival Accès-Asie, du Festival du Monde arabe ou Présence autochtone, le Mois de l’histoire des Noirs est une plateforme de découvertes, d’échanges et de sensibilisation. Au lieu de débattre de la pertinence ou non du Mois de l’histoire des Noirs, voici trois bonnes raisons d’y participer.

1) Le devoir de mémoire est important pour les générations à venir. Prendre conscience du passé, du chemin parcouru, nous permet d’apprécier les gains actuels.
En 1969, après avoir déposé une plainte pour racisme contre leur prof de biologie, six étudiants antillais de l’université Sir George Williams (aujourd’hui Concordia) se butent à une administration incapable de gérer leurs revendications. Avec près de 200 autres étudiants, ils occupent alors le centre informatique de l’édifice Hall en guise de protestation. Mais après l’échec d’un accord entre les partis, l’escouade antiémeute est appelée en renfort pour évacuer les protestataires. Jouée pendant le Mois de l’histoire des Noirs, la pièce Blackout revient sur un des soulèvements étudiants les plus importants du pays pour examiner les relations raciales actuelles au Québec. Un fait méconnu, mais important de l’histoire du Québec.

2) Les héros et les héroïnes noires n’existent pas (ou peu) dans nos livres d’histoire.
En célébrant le Mois de l’histoire des Noirs, on permet à des figures importantes de sortir de l’ombre. C’est le cas d’Albert Jackson. Postes Canada a émis un timbre en son honneur cette année. Il est considéré comme le premier facteur noir au Canada. M. Jackson a obtenu un emploi dans la fonction publique en 1882, faisant carrière dans le service postal pendant 36 ans malgré le racisme dont ses collègues, les médias et les membres du public ont fait preuve.

3) Mieux connaître l’autre est l’antidote idéal pour contrer les préjugés et le racisme.
Plus de 200 activités ont lieu dans la métropole. Sortez de votre zone de confort en visitant la librairie Racine ou la Maison de l’Afrique. Découvrez la gastronomie afro-descendante chez Agrikol, Lloydie’s ou Diolo. Faites un tour à la maison d’édition Mémoire d’encrier et encouragez un auteur afro-québécois. Participez à la table ronde «Comprendre la complexité du racisme systémique pour le contrer», qui aura lieu à la librairie Olivieri jeudi.

Discuter de l’identité et des questions raciales ne doit pas se faire uniquement en mode confrontation. Le Mois de l’histoire des Noirs propose un temps d’arrêt propice pour discuter d’enjeux importants dans une dynamique d’échange et d’ouverture.

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