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Premières nations : des attentes mitigées au Québec

Au sein de la communauté autochtone québécoise, les attentes sont plutôt mitigées en vue du sommet de vendredi entre le fédéral et les premières nations.

Ève Ottawa, la chef du Conseil de la Nation Atikamekw, basé à La Tuque au Québec, fonde certains espoirs sur le sommet de vendredi bien que, à son avis, «il y a encore beaucoup de rattrapage à faire pour établir une vraie relation entre le fédéral et les autochtones.»

«Nous avons rencontré le gouvernement canadien en janvier dernier et je me demande encore ce qui est réellement sorti de ça», continue Mme Ottawa, qui déplore les problèmes persistants de surpopulation, de manque de logement et d’insalubrité des écoles dans les communautés autochtones. «J’aimerais que le fédéral prenne maintenant des engagements clairs», ajoute-t-elle.

Malgré l’intention du gouverneur général du Canada, David Johnston, de rencontrer les premières nations, la chef du conseil Atikamekw maintient sa décision de ne pas participer au sommet entre le fédéral et les représentants des peuples autochtones vendredi.

Mme Ottawa exigeait que le gouverneur général prenne part activement aux négociations avec les autochtones plutôt que de leur accorder une rencontre protocolaire, a-t-elle fait savoir à Métro. Cette dernière refuse de prendre part à l’événement par solidarité avec la chef de la communauté d’Attawapiskat, Theresa Spence.

En grève de la faim depuis le début du mois de décembre afin d’attirer l’attention du gouvernement sur la situation des autochtones au pays, Mme Spence a décliné l’invitation à s’entretenir avec M. Harper.

Sans vouloir prendre position sur la décision de Mme Spence, le directeur du Centre d’amitié autochtone (CAA) de Montréal, Brette Pineau, a dit comprendre son refus ainsi que celui de Mme Ottawa. Il perçoit néanmoins de manière positive l’approche de nouvelles discussions entre le fédéral et les premières nations.

«On ne sait pas ce qui sortira de ce sommet, mais ç’a certainement un grand potentiel pour le mieux-être de toutes les premières nations», explique M. Pineau. Le directeur du CAA rappelle qu’il reste plusieurs dossiers urgents à faire avancer pour les autochtones de la métropole, dont les services sociaux, les soins de santé et le logement.

Tout au long de la journée, différentes instances québécoises se sont mobilisées afin d’appuyer la lutte de la chef Theresa Spence ainsi que le mouvement national de constestation Idle No More. En Mauricie, à La Tuque ainsi qu’à Sept-Îles, des communautés Innues et Abénakises ont emboîté le pas, en appelant la population à manifester.

Plusieurs regroupements ont également fait connaître leur soutien aux revendications des premières nations, dont le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) ainsi que la Conférence régionale des élus de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

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