L’autre soir, dans un aréna de Saint-Jérôme, un joueur de hockey qui venait de prendre place au banc des punitions s’est fait traiter de babouin par un spectateur un peu trop excité. Le joueur en question était un Noir, et le spectateur excité était clairement un maudit épais. Entre les deux, une baie vitrée les séparait.
Pendant que le joueur était assis seul sur son banc, autour de l’excité, il y avait plein de monde qui était en mesure de l’entendre proférer des insultes racistes. Le refus d’intervenir de la petite foule silencieuse signifiait littéralement qu’elle tolérait qu’un intimidateur puisse sévir sans crainte d’être importuné. C’est ainsi que les intimidateurs s’en tirent immanquablement : en sachant très bien que le monde préférera continuer à faire sa petite affaire, de peur de voir les choses empirer. Ce n’est pas que le monde est peureux, il a été élevé comme ça. Chacun dans son coin, en faisant semblant de rien. Pour la solidarité, faudra repasser.
Les intimidateurs comptent aussi sur la retenue des intimidés. Ceux qui ont été élevés en se faisant dire de tendre la joue gauche après avoir été frappé sur la joue droite. Qui se sont fait répéter que le plus brillant des deux, c’est celui qui ne réplique pas. Que le silence est d’or… Dans ce contexte, ne vous demandez pas pourquoi nous n’avons pas davantage développé des valeurs comme la solidarité, l’entraide et la défense de son prochain. Ça serait pourtant si simple de faire front commun et de montrer à l’intimidateur que, devant un groupe, il n’a d’autre choix que de se taire et de rentrer dans ses terres.
Une baie vitrée peut empêcher les débordements entre un excité et un joueur. Mais une foule demeure incapable d’intervenir auprès d’un imbécile. Parfois, certaines choses m’échappent…
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Dans trois jours, le 8 mars, ça sera une autre Journée internationale des femmes. Une journée pour se rappeler les sacrifices imposés aux femmes d’hier, du temps où elles devaient tout faire «par vocation». Sans la moindre reconnaissance pour la hauteur des tâches qu’elles accomplissaient au quotidien. Une journée qui devrait également nous rappeler tout ce qu’il reste à faire et à reconnaître pour que notre monde puisse enfin aspirer un jour à une équité sans amendement.
Malgré le chemin parcouru, n’oublions surtout pas que la parité – la vraie – est loin d’être atteinte. Tant que le pouvoir échappera aux femmes, nous vivrons dans un contexte anormal. Il est plus que temps que les temps changent.
Quand je songe à l’avenir politique du Québec, j’espère de tout cœur que nous connaîtrons le plus tôt possible une campagne électorale où les chefs de parti seront des cheffes. Je vois les noms de Geneviève Guibault, Dominique Anglade, Véronique Hivon, Manon Massé et les autres Sonia Lebel, Marwah Rizqy, Catherine Fournier et Ruba Ghazal.
J’ai hâte à demain et aux lendemains.
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Ted Lindsay est décédé hier à l’âge de 93 ans. Grand joueur de hockey de son temps, il a payé cher d’avoir été à l’origine de la formation de l’Association des joueurs de la Ligne Nationale, en 1957. À cette époque, le salaire moyen était de 8 000 $ par saison et les joueurs étaient traités comme du bétail. Reste à souhaiter que cette semaine, avant chaque match, sans attendre l’initiative des directions d’équipe, les joueurs qui gagnent aujourd’hui des millions de dollars se réuniront au centre de la patinoire pour saluer et remercier cet homme qui leur a jadis ouvert la porte en restant pris avec la poignée dans la main.