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#MoiAussi: Une consultation organisée pour faciliter l’accès au système judiciaire

Mélanie Lemay, confondatrice du mouvement «Québec contre les violences sexuelles».

Trois regroupements pour femmes lanceront une consultation publique visant à permettre à celles ayant perdu confiance dans le système de justice de faire entendre leurs voix, mais aussi pour trouver des solutions afin de faciliter leur accès à la justice.

«Notre objectif est de créer un espace d’expertise sur l’écart entre la réalité des victimes de violences sexuelles et cet accès à la justice qui est inatteignable parce qu’il y a toujours plein de prétextes qui justifient le fait qu’on les ignore et qu’on les laisse pour compte», a exprimé jeudi la cofondatrice du mouvement Québec contre les violences sexuelles, Mélanie Lemay.

La démarche sera entamée officiellement le 4 avril, alors que différents groupes de femmes élaboreront un document de consultation mettant en lumière «l’ensemble des vérités» de celles ayant été victimes de violence sexuelle. Ils tenteront de rejoindre des groupes de femmes que les organisations ont normalement plus de difficultés à atteindre.

«Je pense aux femmes autochtones, aux femmes qui ont des statuts précaires, entre autres. Il faut réfléchir à des moyens d’aller chercher ces voix-là. Elles sont importantes», a illustré l’agente responsable de l’analyse des enjeux et incidences politiques du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte aux agressions à caractère sexuel (RQCALACS), Ama Maria Anney.

La consultation aura lieu dans les centres de femmes au courant de la prochaine année.

«On leur donne la possibilité de déterminer [une rencontre] en fonction [du moment où] ça va bien cadrer dans leur réalité régionale», a précisé Mélanie Lemay.

Parmi les grands thèmes qui seront abordés pendant la consultation publique, il y a les écueils du système de justice, le contexte de vulnérabilité dans lequel les victimes vivent et la responsabilité des institutions et des individus.

«Face au constat que le système de justice ne permet pas d’aider toutes les victimes de violences sexuelles et ne convient pas à toutes, le R avait envie de contribuer à le transformer pour que toutes les femmes puissent obtenir justice», a exprimé pour sa part la présidente du R des Centres des femmes du Québec, Stéphanie Vallée.

Les trois intervenantes sont d’avis que la nécessité de cette consultation est évidente afin de faciliter l’accès des femmes victimes d’agressions sexuelles à la justice.

La peur de ne pas être crue, la honte, les menaces, l’internalisation des croyances liées à la culture du viol, les mauvaises connaissances du système de justice, les délais trop longs et les sentences décevantes font partie des raisons pour lesquelles plusieurs femmes choisissent de ne pas dénoncer.

«Il y a une confiance à rétablir entre les survivantes et le système de justice», a pour sa part laissé tomber la militante Jessie Nadeau.

Un colloque aura également lieu les 9 et 10 mai prochains au campus Longueuil de l’Université de Sherbrooke. Des personnes survivantes seront présentes pour faire entendre leurs histoires. Des spécialistes, qui travaillent à leurs côtés dans des centres d’aide, y seront aussi.

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