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Les meilleurs en Amérique du Nord? Oui, mais…

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La semaine dernière, en commission parlementaire, la députée Catherine Dorion a posé au premier ministre une série de questions qui lui avait été suggéré par les abonnés de sa page Facebook. Dans l’une de ses réponses, François Legault affirme que l’environnement est désormais une priorité pour la CAQ, avant d’ajouter précipitamment : « n’oublions jamais de dire qu’on est les meilleurs en Amérique du Nord quand on parle d’émissions de gaz à effet de serre ».

Cette affirmation a pour effet de minimiser l’importance de fixer des objectifs élevés en matière de protection environnementale. En d’autres mots, on ne devrait pas trop s’énerver avec les cibles de réduction, parce que de toute façon on est mieux qu’ailleurs!

Cette façon de retourner le problème, en nous comparant au reste de l’Amérique du Nord, est un piège. La comparaison nous fait bien paraître certes, mais il ne faut pas perdre de vue que l’on fait partie d’une des régions du monde les plus polluantes, et qui contribuent le plus aux émissions de GES.

Mais c’est seulement en s’appuyant sur ce type d’arguments que la CAQ peut maintenir un plan lamentable en matière environnementale. Rien qui soit à la hauteur de l’urgence. C’est comme ça, par exemple, que le premier ministre continue de défendre des projets tels que le 3e lien entre Québec et Lévis.

C’est par ailleurs une logique qui va dans le sens de ce que disait hier Richard Campeau, l’adjoint parlementaire du ministre de l’Environnement, quand il a mentionné que le gouvernement caquiste pouvait jouer un rôle de leadership pour contrer les effets des changements climatiques, mais que ce sont aussi les citoyens qui devaient changer leurs habitudes.

Belle façon, encore une fois, de minimiser la responsabilité du gouvernement, de l’État et des outils collectifs sans lesquels on peut difficilement accomplir de grandes transformations. Alors la CAQ a beau se dire préoccupée par l’environnement, on sent là un exercice de relations publiques bien plus qu’une proposition de fond.

Leur mollesse, leur plan sans ambition et leur logique du « oui mais oui mais » donnent peu d’espoir et indiquent également que l’on n’est pas à l’abri d’un recul.

François Legault se targue d’être à l’écoute des Québecois-es. Il devrait alors davantage écouter les jeunes qui ont manifesté devant l’Assemblée nationale lundi pour une fois de plus attirer l’attention sur l’urgence climatique. Des actions fermes et immédiates sont exigées. Au stade où on en est, c’est la seule voie possible. Toute approche mitoyenne sera contreproductive car elle ne fera pas le poids face à ce qui se dresse devant nous.

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