Plus une journée ne passe sans qu’on apprenne une mauvaise nouvelle sur l’état de la planète. Le service Copernicus rapportait que le mois de juin 2019 a été celui le plus chaud jamais enregistré en Europe. Au Groenland, des milliards de tonnes de glace fondent à une vitesse vertigineuse et pendant ce temps, des feux ravagent la forêt amazonienne.
L’évidence se fait de plus en plus criante, tout se dégrade, tout s’enflamme, et ce, plus vite que les prédictions initiales des scientifiques. Les effets générés sont même difficiles à imaginer tellement ils sont dramatiques.
Les scientifiques ont beau être unanimes et faire d’incessantes mises en garde, la plupart des gouvernements font la sourde oreille ou alors proposent des changements timides, pour ne pas dire ridicules. Le gouvernement canadien par exemple était prompt à interdire l’usage des pailles en plastique… tout en autorisant l’expansion de pipelines. Oui, ridicule est le mot.
Ceux qui ont le pouvoir d’appliquer des mesures efficaces ne sont pas à la hauteur de la responsabilité qui leur incombe. Les dirigeants actuels ne trouvent aucun problème à multiplier les projets d’extractions, de pillages, de déforestations, de surproduction et de développement sans fin du réseau automobile.
Peut-être s’imaginent-ils que les catastrophes naturelles les contourneront soigneusement avant de continuer leur chemin ? Ou peut-être espèrent-ils mourir de leur belle mort avant d’être affectés par les conséquences de leurs politiques ? Et tant pis pour les générations futures.
Les dirigeants actuels ne trouvent aucun problème à multiplier les projets d’extractions, de pillages, de déforestations et de surproduction, de développement sans fin du réseau automobile.
Désespoir et résistance
À mesure que nous arrivent ces nouvelles, il est difficile de ne pas ressentir une angoisse des plus aigües. De la tristesse. Et beaucoup, beaucoup, de colère. Tous les jours, la crise climatique occupe mon esprit. Des fois l’anxiété monte d’un cran, des fois elle se fait plus discrète, mais elle est là en permanence.
Cependant, il y a une conviction qui persiste, celle qu’il faut se battre jusqu’au bout. Espérer encore là où tout meurt. Sans angélisme ni déni. Savoir que le pire est à venir, mais chercher à l’amoindrir autant que possible.
Parce que c’est maintenant ou jamais qu’il faut s’activer pour que les mouvements écologistes puissent balayer cet establishment pollueur et nous faire renouer avec une gestion intelligente des ressources.
Deuil
Récemment, j’ai demandé à mes ami-es sur Instagram comment faire pour ne pas se laisser envahir par l’angoisse, la tristesse et la colère. Plusieurs ont répondu que d’être davantage dans la nature contribuait à les apaiser. Elles tentent ainsi d’en profiter en s’entourant de bois et de feuillages, de lacs et de ruisseaux, de cimes et d’oiseaux.
Pour s’imprégner encore un peu.
C’est vrai, c’est une belle idée. C’est ce qu’on ferait pour un proche malade ou mourant, on resterait à ses côtés, on passerait ses derniers instants de vie avec lui.
Pour l’aimer encore un peu.
L’avenir, même à court terme, est vacillant. On pourrait alors passer plus de temps avec cette grande malade essoufflée, la planète et sa nature, en imprimer l’immensité et la splendeur dans notre esprit.