L’actuel chef du Parti vert du Québec (PVQ), Alex Tyrrell, souhaite transiger vers le fédéral. Il lancera mercredi sa candidature à la chefferie du Parti vert du Canada (PVC).
Après avoir longtemps laissé entendre qu’il était intéressé par le poste, le politicien qui s’auto-qualifie d’«écosocialiste» se jette à l’eau, a-t-il confirmé en entrevue avec Métro.
M. Tyrrell ne pourra toutefois pas présenter sa candidature dans l’immédiat. Les Verts canadiens dévoileront le cadre règlementaire de leur course au leadership le 3 février, confirme l’actuelle chef par intérim du parti, Jo-Ann Roberts.
«Depuis que Mme May a démissionné, beaucoup de gens m’ont écrit pour m’inciter à me présenter, affirme le leader du PVQ. J’ai pris le temps de réfléchir, de consulter les membres du Parti vert du Québec.»
«Finalement, j’ai reçu un signal positif de tout le monde», ajoute-t-il.
Âgé de 31 ans, le chef du Parti vert du Québec est en poste depuis six ans. Il s’est présenté à deux reprises comme candidat pour des élections générales, terminant au 5e rang de sa circonscription chaque fois.
Virage à gauche?
Alex Tyrrell ne s’en cache pas: son arrivée potentielle au Parti vert aurait une influence transformatrice sur la formation. «Je pense que le Parti vert du Canada devrait tourner à gauche», maintient-il au bout du fil.
«Depuis que je suis arrivé au PVQ, on est devenu l’aile gauche du mouvement vert canadien dans son ensemble. Le Parti vert du Canada est traditionnellement de centre. Donc, c’est sûr qu’il y a une certaine résistance à ça.» – Alex Tyrrell
Et le soutien est présent, croit-il. «J’ai plusieurs appuis, mais ils ne seront pas annoncés [mercredi]», indique l’homme politique de 31 ans.
Un idéologue?
En entrevue avec le quotidien La Presse le mois dernier, la députée du Parti vert dans Fredericton, Jenica Atwin, avait associé le nom de M. Tyrrell à une perspective «idéologique». Le principal intéressé ne s’inquiète pas outre mesure de ce type de propos.
«On s’est écrit. On va se rencontrer bientôt. Cette course-là va donner la chance aux gens de mieux me connaître», signale M. Tyrrell.
Mais le leader québécois des Verts ne refuse pas non plus l’étiquette.
«J’ai une idéologie, elle est écosocialiste, convient-il. En même temps, je pense que les Canadiens recherchent quelqu’un qui a une vision pour le pays. D’autres candidats vont se présenter en demandant des membres qu’ils décident des politiques.»
«Ce n’est pas ça qui m’intéresse», poursuit-il.
«Nouveau plan vert»
En figure de proue de son futur programme, Alex Tyrrell souhaite lancer un «Nouveau plan vert». Il se calquerait sur les philosophies du Green New Deal, aux États-Unis.
«C’est une mobilisation à l’échelle de la Deuxième Guerre mondiale sur une période de dix ans pour éliminer notre consommation d’énergies fossiles», explique M. Tyrrell.
Au centre de son projet: la concrétisation d’un train électrique à grande vitesse «reliant toutes les grandes villes du Canada».
Pétition contre lui au PVQ
Alex Tyrrell ne se dit pas ébranlé par une pétition lancée à la fin 2019 qui demandait son départ du PVQ.
«C’est une pétition qui a été signée par 137 personnes sur Internet, dont 90 membres. Et 50 de ces membres étaient devenus membres dans les quatre derniers mois», relativise-t-il.
«Je pense qu’il y a quand même un establishment au Parti Vert du Canada. Il a peur du changement, il se sent menacé par cette nouvelle vague de jeunes activistes.» – Alex Tyrell
Après avoir mené les Verts fédéraux pendant 14 ans, Elizabeth May a quitté la chefferie du parti en novembre, quelques jours après les élections fédérales.
Le prochain chef sera choisi au mois d’octobre prochain.