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Transport aérien régional: Québec pressé de tenir une commission parlementaire

Transport aérien

Un comptoir d'Air Canada, à l'entrée d'un aéroport.

Alors qu’Air Canada a suspendu la semaine dernière près d’une dizaine de liaisons régionales, le Parti québécois somme le gouvernement Legault de confier le mandat à la Commission des transports et de l’environnement (CTE) de se pencher sur l’avenir du transport aérien au Québec. Celui-ci devrait d’ailleurs être considéré comme une «extension» du transport en commun, croit un élu des Îles-de-la-Madeleine.

«Toutes les villes qui ont un service de transport collectif, dont Montréal, obtiennent un soutien du gouvernement. Et personne n’a jamais questionné ça. Maintenant, il faut aussi admettre que le Québec est un vaste territoire, et que le réseau de transport interurbain, incluant l’aérien, est une extension de tout ça. Ce serait un grand pas», explique à Métro le péquiste Joël Arseneau.

Natif d’Havre-aux-Maisons, le député affirme que les Madelinots voyagent plusieurs fois par années pour des raisons personnelles ou professionnelles. «Ce sont les mêmes motifs pour lesquels les gens prennent le transport en commun», illustre-t-il. Ainsi, une commission parlementaire est le meilleur outil pour faire la lumière sur les choix d’investissement les plus adéquats, selon lui.

«Depuis une semaine, les élus, les maires, les experts, les citoyens, bref tout le monde a sa solution. Il faut pouvoir canaliser ces points de vue pour ensuite proposer un consensus.» -Joël Arseneau, député péquiste des Îles-de-la-Madeleine

Mardi dernier, en raison de la «faiblesse constante de la demande» et des restrictions de voyages dues à la COVID-19, Air Canada a indéfiniment suspendu plusieurs liaisons régionales au Québec, entre autres vers les Îles-de-la-Madeleine, mais aussi Val-d’Or, Gaspé et Baie-Comeau.

Quelle solution «100%» québécoise?

Faut-il créer une nouvelle entreprise d’aviation québécoise pour desservir les régions? Le ministre des Transports, François Bonnardel, ne l’exclut pas. Mais il affirme que des opérateurs déjà en place, comme Pascan Aviation, Air Liaison, Air Creebec et Air Inuit, peuvent contribuer à «mieux servir» les «destinations orphelines».

«On a des sociétés régionales qui ont les capacités de livrer, d’augmenter leur fréquence, d’acheter de nouveaux avions.» -François Bonnardel, ministre des Transports, sur les ondes de Radio-Canada

Joël Arseneau, lui, ne pense pas que de créer une nouvelle structure soit une bonne idée. «Il faut plutôt miser sur ce qui existe déjà dans le paysage aérien d’ici», juge-t-il. Cela dit, pour que nos entreprises régionales fleurissent, il faut d’abord leur permettre de passer à travers la crise, dit le péquiste. Il trouve urgent d’élargir la portée du Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux en période d’urgence sanitaire.

«On a pu continuer d’avoir un service aérien ces derniers mois, parce que les entreprises fonctionnaient à perte, mais que Québec équilibrait leur budget. Le dispositif existe déjà. Plutôt que d’en réinventer un, prolongeons sa durée, réinjectons de l’argent, et voyons voir quels joueurs pourront offrir un service minimal», implore le Madelinot.

Selon ce dernier, les entreprises auront intérêt à recevoir plus de soutien de l’État. «Ça va devenir un facteur motivant pour développer leur clientèle. Ultimement, c’est toujours plus rentable de remplir ses avions», illustre M. Arseneau.


Le PLQ s’inquiète des «catastrophes» à prévoir

Vendredi, la nouvelle chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, accusait le gouvernement Legault de tarder à agir pour venir en aide aux villes touchées par le retrait d’Air Canada.

«Le potentiel que ça mène à des situations catastrophiques est réel. Sans être alarmiste, il faut quand même prendre la pleine mesure de ce qui se passe. Il y a un impact économique sur les travailleurs de la santé qui doivent se déplacer.» -Dominique Anglade, du PLQ

Mme Anglade s’insurge également que les conclusions du Sommet sur le transport aérien régional, tenu en 2018, aient été tablettées. Organisée par le gouvernement Couillard en 2018, cette rencontre avait mené à des promesses de réduction des tarifs aériens au Québec. «On se rend compte aujourd’hui qu’aucune des recommandations n’a vraiment été mise de l’avant, a souligné Mme Anglade. Il n’y a pas eu de préparation pour la crise qu’on vit aujourd’hui.»

Une cellule de crise a été mise sur pied la semaine dernière par le gouvernement du Québec. Ses membres doivent se rencontrer cette semaine. On compte notamment l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, le Réseau québécois des aéroports et l’Union des municipalités du Québec.

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