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Coronavirus: 2,3 G$ pour financer les municipalités et le transport en commun

Eric Girard

Le ministre des Finances, Éric Girard.

Québec et Ottawa ont annoncé vendredi avoir débloqué 2,3 G$ pour financer les municipalités et les sociétés de transport en commun de la province, qui ont grandement écopé de la crise sanitaire dans les derniers mois.

La moitié de ce montant proviendra du gouvernement fédéral, a annoncé vendredi avant-midi le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, en conférence de presse à Montréal. Aucun représentant du gouvernement de Justin Trudeau n’a pu se déplacer pour cette annonce.

«Nous vivons une pandémie qui crée une récession mondiale et ceci engendre des défis de finances publiques pour tous les paliers de gouvernement […] Et donc aujourd’hui, le gouvernement du Québec répond présent pour les municipalités et les sociétés de transport en commun», a déclaré M. Girard.

Éviter des hausses de taxes

De cette somme, 800 M$ reviendront aux différentes municipalités du Québec afin d’aider celles-ci à couvrir leurs dépenses supplémentaires et pertes de revenues reliées à la pandémie.

«Cette aide permettra aux municipalités d’éviter les hausses de taxes et les diminutions de service. Et c’est évidemment, très important pour les citoyens», a souligné Éric Girard.

Le ministre Girard a dit espérer que cette aide financière permettra d’éviter aux villes d’avoir à hausser les taxes qu’ils imposent à leurs citoyens ou à devoir couper dans certains services. Il n’a toutefois pas précisé quand les villes de la province toucheront cette aide financière.

«On souhaite que le premier versement ait lieu rapidement.» -Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation

L’enveloppe budgétaire annoncée vendredi prévoit en outre une «réserve» de 300 M$, «qui pourra être utilisée en 2021», a précisé Mme Laforest. Une somme qui pourrait ainsi aider les villes à faire face à la deuxième vague du coronavirus.

La part de Montréal

La ministre Andrée Laforest n’a d’ailleurs pu préciser vendredi quelle part de cette somme ira à chaque municipalité, promettant une annonce en ce sens «prochainement». La répartition de ce montant se fera en fonction du nombre d’habitants dans chaque ville, mais aussi en tenant compte des répercussions de la crise sanitaire d’un endroit à l’autre. Montréal étant la région la plus peuplée et celle qui a été la plus durement touchée par la première vague, elle devrait donc recevoir une part importante du gâteau. 

«La plus grande ville étant très affectée par la pandémie, c’est sûr que Montréal aura une bonne partie [de l’aide financière]. Mais en même temps, on a considéré toutes les municipalités», a répondu à Métro Mme Laforest.

Une étude réalisée au printemps dernier par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) prévoyait un manque à gagner pour les municipalités pouvant aller jusqu’à 1,4 G$ d’ici la fin de l’année, en tenant compte des impacts sur les sociétés de transport en commun. Ainsi, l’aide annoncée vendredi, qui couvre aussi l’année 2021, sera-t-elle suffisante?

«Évidemment, on n’a pas une boule de cristal, mais oui, ça va répondre [aux besoins des municipalités]. Ça va nous permettre aussi d’être présents pour la suite», a affirmé vendredi la présidente de l’UMQ, Suzanne Roy.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a aussi salué cette annonce par le biais des réseaux sociaux, vendredi.

Transport en commun

Les sociétés de transport recevront pour leur part une somme totale de 1,2 G$. Un montant de 800 M$, qui inclut le financement de 400 M$ annoncé en juin, fera l’objet d’un premier versement cet automne. Le reste viendra dans les premiers mois de 2021, promet Québec.

«La pression était énorme sur les municipalités et les dirigeants. On se devait d’agir rapidement», a évoqué le ministre des Transports, François Bonnardel, qui a fait état des pertes «astronomiques» qu’on subies les sociétés de transport de la province en raison de la chute drastique de leur achalandage.

Contactée par Métro, la Société de transport de Montréal a accueilli avec «enthousiasme» cette aide de Québec. En raison des impacts de la pandémie, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) lui a demandé de réaliser des compressions de 276 M$ sur une période de trois ans.

«J’ai quand même demandé un effort aux différentes sociétés de transport. Au-delà de l’aide du gouvernement, elles devront quand même réduire leurs dépenses le plus que possible», a toutefois précisé M. Bonnardel.

Une aide «substantielle»

Actuellement, l’ARTM évalue que la pandémie pourrait créer un manque à gagner de 870 M$ pour l’ensemble des sociétés de transport du Grand Montréal, d’ici 2022.

«Nous allons attendre de connaître les modalités exactes du programme avant d’élaborer sur son impact sur les plans d’optimisation des sociétés de transport et de l’ARTM, mais l’aide annoncée aujourd’hui est substantielle», a réagi l’organisme, dans un courriel à Métro.

Relance économique

La part du gouvernement fédéral dans l’aide annoncée vendredi fait partie des transferts de fonds de plus de 19 G$ prévus pour l’ensemble des provinces afin d’aider celles-ci dans leur relance économique.

«Notre investissement de 19 milliards de dollars permet aux gens de continuer à utiliser de manière sécuritaire nos autobus, nos trains de banlieue et nos métros. C’est essentiel pour tellement de Québécois et c’est essentiel pour la relance», a affirmé, dans une déclaration écrite à Métro, le lieutenant du Québec pour le gouvernement Trudeau, Pablo Rodriguez.

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