Un vent de colère souffle sur la jeunesse québécoise. De Chicoutimi à Québec, en passant par Montréal et Sherbrooke, ils sont quelque 300 000 étudiants à s’être opposés jeudi au projet GNL Québec. Ce qu’ils demandent? Son arrêt pur et simple.
Le projet GNL/Gazoduq est loin de plaire aux jeunes québécois. Au total, 48 associations étudiantes ont officiellement adopté des mandats d’opposition en assemblée générale pour exiger que GNL Québec soit arrêté.
Pour elles, c’est de l’avenir du Québec et des générations futures dont il est question.
Les jeunes n’avaient pas été aussi nombreux à s’unir depuis la grève de 2012. Il y a un an, ils participaient aussi à la géante manifestation pour la planète à Montréal.
«Ce que GNL fait, c’est du greenwashing. Point. Les étudiants ne sont pas dupes» affirme Maël Ferland-Paquette, de l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Jonquière.
Rappelons que GNL Québec veut construire une usine de liquéfaction de gaz naturel qui servirait l’exportation internationale par navires à partir de Saguenay. L’entreprise québécoise Gazoduq compte pour sa part creuser un gazoduc d’environ 780 km entre le Saguenay et l’Ontario.
Notons que le projet est loin de faire l’unanimité non plus chez certains économistes, universitaires, scientifiques ainsi que médecins et professionnels de la santé. On lui reproche notamment de mettre en péril la santé des communautés et de contribuer à l’augmentation des émissions de GES.
Les jeunes s’adressent à Legault
Pour ces milliers d’étudiants, GNL Québec est un projet «du passé» qui va à l’encontre des besoins fondamentaux d’une relance juste, verte et inclusive. Il enfonce même le «clou du cercueil» de la jeunesse, disent-ils.
«Considérant que ces 300 000 étudiant·es s’ajoutent à la contestation grandissante, allez-vous, M. Legault, comprendre que de l’acceptabilité sociale, il n’y en a pas pour ce projet?» -Les étudiants
Pour Vincent Bonin-Palardy, de l’Association des Étudiants en Sciences et Génie de l’Université Laval, le gouvernement actuel ne fait qu’entraîner le Québec dans le gouffre financier des énergies fossiles.
Même son de cloche du côté de Diana Gutiérrez Ruiz.
«Le gouvernement Legault est incapable de reconnaître la valeur des services écologiques que les écosystèmes nous fournissent», dit la responsable aux affaires politiques et externes du Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke.
De nouvelles audiences publiques dans quatre jours
Ce mouvement de colère estudiantine intervient alors même que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) s’apprête à commencer sa deuxième séance d’audiences publiques du 26 octobre au 5 novembre.
Au passage, les jeunes estiment que la première séance de la BAPE n’était qu’«une mascarade».
Selon eux, le manque d’experts indépendants a entaché la crédibilité de ce processus.
«Sans parler du mépris des commissaires pour les personnes venues poser des questions, ainsi que de la place prépondérante occupée par le promoteur et son argumentaire», poursuivent-ils.
À la suite de cette deuxième séance d’audiences publiques, un rapport sera déposé au ministre d’ici le 13 janvier 2021 au plus tard.