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Loi 101 dans les cégeps: Québec entrouvre, puis claque la porte

François Legault

Le premier ministre François Legault.

L’option d’étendre la Loi 101 aux cégeps est devenue mardi un sujet chaud de l’actualité politique québécoise… pour quelques heures seulement. Un instant après avoir assuré que toutes les options étaient sur la table, le premier ministre François Legault a statué en chambre: «pas question».

Pourtant, son ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, avait maintenu vers midi qu’il était «toujours en réflexion» sur le sujet. L’élu de Borduas procédait alors à une annonce sur le dépôt à venir de son plan d’action sur la langue française.

Le premier ministre lui-même a renchéri en point de presse dans les minutes qui ont suivi: «ça fait partie des discussions», a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait si, oui ou non, son gouvernement visait à étendre la portée de la Charte au réseau collégial.

Il était environ 13h30. Une heure plus tard, en période des questions, M. Legault a fait entendre un tout autre écho.

«Je veux quand même apporter une précision. On va regarder la situation des cégeps pour voir comment on peut mieux s’assurer que les gens étudient en français, mais il n’est pas question d’étendre la loi 101 aux cégeps.» – François Legault, premier ministre

Interrogé sur ce changement de ton, l’attaché de presse de M. Legault, Ewan Sauves, n’a pas voulu émettre de commentaires. «Le premier ministre a répondu très clairement», s’est-il contenté de dire dans un échange de messages textes.

Une longue saga

Dans le réseau scolaire, la Loi 101 s’arrête après le secondaire, à quelques exceptions près. En somme, l’enfant de parents qui ont fréquenté l’école en français a l’obligation de faire de même, mais peut par la suite fréquenter un cégep de langue anglaise.

L’ensemble des partis représentés à l’Assemblée nationale maintenaient jusqu’à aujourd’hui ne pas favoriser la chose. Certains organismes, comme le Mouvement Québec français, ont toutefois relancé l’idée dans les derniers mois.

Le président de l’organisme, Maxime Laporte, soutient qu’il s’agit de «la seule décision viable et raisonnable» pour sauver la langue de Molière.

«Dans l’intérêt du statut de la langue française, le premier ministre ne doit pas se laisser influencer par l’opinion de quelques pleutres qu’il y aurait dans ce caucus», affirme M. Laporte, qui invite Québec à étudier la question.

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