L’ex-ministre péquiste Marc-André Bédard est décédé mercredi des suites de complications liées à la COVID-19. Il avait 85 ans.
Son fils, Stéphane Bédard, a confirmé la nouvelle sur Facebook. «Il laisse aux québécois un héritage immense, marqué par la confiance et la fierté, la recherche constante de justice et l’engagement envers sa communauté», peut-on lire dans un bref message. Son père avait dû être hospitalisé d’urgence en matinée en raison de la maladie à coronavirus.
Marc-André Bédard était un péquiste de la première heure. Élu dans Chicoutimi comme député de l’opposition en 1973, puis au sein du gouvernement en 1976, il poursuivra sa carrière politique pendant plus de dix ans.
Formé comme avocat, M. Bédard occupe le poste convoité de ministre de la Justice dès l’accession au pouvoir de René Lévesque. Il ne se représente pas en 1985, année de réélection du chef libéral Robert Bourassa.
Tout au long de sa vie politique active, ce fier Jeannois fait de la lutte pour les droits des gais et lesbiennes une priorité. Après l’arrivée au pouvoir de sa formation, il milite pour inscrire l’homophobie comme motif de discrimination illégal au sein la Charte des droits et libertés.
Il se verra remettre le Prix lutte contre l’homophobie de la Fondation Émergence du Québec en 2008.
Le milieu politique en deuil
Le Parti québécois a salué mercredi la mémoire du premier ministre de la Justice élu sous sa bannière. «M. Bédard était également un proche ami et conseiller de René Lévesque», a fait remarquer la formation souverainiste sur Twitter.
Selon l’actuel chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, M. Bédard était «un réel bâtisseur du Québec moderne, un géant québécois».
Le premier ministre François Legault a accédé au pouvoir au même moment que le fils de M. Bédard, Stéphane. Dans une courte allocution devant les journalistes, mercredi, le chef d’État québécois s’est rappelé d’un «excellent ministre de la Justice» et d’un «amoureux du Québec».
«J’ai toujours aimé discuter avec Marc-André. Vous savez, au Parti québécois, il n’y avait pas beaucoup de monde dans l’aile plus de centre-droite, plus pragmatique. Marc-André était de cette école-là», s’est remémoré M. Legault, qui dit s’être inspiré par moment de l’ex-ministre.
Le premier ministre affirme avoir été «choqué» d’apprendre que M. Bédard est décédé de la COVID-19. Le virus s’était infiltré dans la résidence privée Champlain, à Chicoutimi, où résidait l’ex-politicien.
Triste coïncidence: M. Legault avait souligné mardi ses craintes quant à la propagation de la maladie dans les résidences privées pour aînés. Il avait également invité les résidents du Saguenay–Lac-Saint-Jean à éviter les contacts.
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Des réactions de partout
Le décès de Marc-André Bédard a été accueilli avec stupeur à travers la province. Quelques réactions:
Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec
Mes condoléances à la famille et aux proches de l'ex-ministre, monsieur Marc-André Bédard. Mes pensées toutes particulières à ses enfants.
Monsieur Bédard a marqué la politique québécoise de manière indélébile. Je salue son engagement et sa contribution à l'avancement du Québec.
— Dominique Anglade (@DomAnglade) November 25, 2020
Valérie Plante, mairesse de Montréal
Avec le décès de Me Marc-André Bédard, le Québec perd l’un de ses grands bâtisseurs. Je salue son énorme contribution à la modernisation du droit et du système de justice québécois. Mes sincères condoléances à la famille Bédard.
— Valérie Plante (@Val_Plante) November 25, 2020
Pascal Bérubé, chef parlementaire du Parti québécois
Marc-André Bédard restera une inspiration pour l’ensemble des indépendantistes.
Il aura été fidèle au projet de faire du Québec un pays jusqu’à la fin de sa vie. pic.twitter.com/hjMGsOhcQH
— Pascal Bérubé (@PascalBerube) November 25, 2020