En raison du contexte sanitaire, cette année il n’y aura pas de service de raccompagnement durant le temps des Fêtes. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) compte faire davantage de contrôles routiers pour l’alcool au volant, mais de plus courte durée afin d’avoir une meilleure visibilité auprès des automobilistes.
Jusqu’au 4 janvier, l’ensemble des services de police du Québec intensifieront leurs interventions dans le cadre d’une opération nationale concertée ciblant les capacités affaiblies par l’alcool ou la drogue.
D’autre part, Opération Nez Rouge a annoncé il y a quelques semaines qu’il annulait sa campagne de raccompagnement en raison de la pandémie. Même si les partys de bureau sont proscrits et que les restaurants et les bars sont fermés à Montréal, les gens risquent tout de même de célébrer durant la période des Fêtes.
«Avec tous les messages concernant la COVID, il est censé avoir moins de déplacements. Mais en même temps, ce sera une période de congé. Il risque d’avoir quand même des déplacements, surtout les quatre journées [autorisées par le gouvernement]», indique la conseillère en sécurité routière du SPVM, Nathalie Valoie.
Elle mentionne que certains sont probablement fatigués d’être isolés. Ils auront prochainement l’occasion de se réunir en petits groupes en respectant les consignes de la Santé publique. «On ne saura jamais combien de personnes ne feront pas la fête cette année comme ils le faisaient dans les autres années», souligne-t-elle.
La policière fait savoir que le SPVM compte modifier sa méthode d’intervention pour les Fêtes en misant sur une forte présence sur une courte durée. «En termes de conducteurs interpellés, ça risque d’être sensiblement le même nombre, dit-elle. Mais l’avantage d’un contrôle routier, c’est aussi d’envoyer un message à ceux qui ne sont pas intoxiqués, mais à qui ça va peut-être leur arriver le lendemain.»
Par ailleurs, l’agente Valoie souligne que la majorité des arrestations pour facultés affaiblies ne s’effectue pas dans les barrages routiers. Ce sont généralement des patrouilleurs qui identifient une conduite particulière ou un citoyen qui remarque un comportement suspect, par exemple à la station d’essence, et qui le signale aux autorités. D’ailleurs, le SPVM reçoit plus d’appels de citoyens concernant des automobilistes suspicieux depuis la pandémie.
Drogue
La consommation de drogue est aussi un facteur important d’accidents de la route. De 2014 à 2018, 36% des conducteurs décédés dans une collision de la route au Québec avaient des drogues illicites dans le sang.
L’agente Valoie, spécialiste des capacités affaiblies par l’alcool ou la drogue, indique que quatre drogues sont majoritairement en cause lors d’une arrestation pour conduite suspecte. Ce sont la cocaïne, les métamphétamines, le cannabis et le GHB. Par ailleurs, lors d’une enquête, le cannabis est rarement la cause d’un affaiblissement de la conduite.
Il est toutefois détectable et il est illégal de conduire sous influence du cannabis. Au moment où un agent intercepte un véhicule, l’odeur le mène facilement sur une piste de même que des symptômes comme les yeux rouges. Par la suite, en cas d’arrestation, des agents évaluateurs poursuivront l’intervention.
D’autre part, le SPVM lancera encore cette année une campagne de sensibilisation quant à la conduite avec des facultés affaiblies. Toutefois, le message sera adapté en raison de la restriction des contacts. «On ne peut plus dire de rester coucher chez les gens, c’est plus prudent», mentionne Nathalie Valoie. Elle souligne que même si Nez Rouge ne sera pas actif cette année, il existe d’autres options telles que le taxi, l’autobus ou appeler un proche pour qu’il aille vous chercher.
L’an passé à Montréal, Nez Rouge a fait près de 2 600 raccompagnements durant les Fêtes.