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Le Québec toujours loin de ses objectifs de réduction des GES

Une rafinerie émet du gaz

Le Québec a produit en 2018 un grand total de 80 mégatonnes de gaz à effets de serre (GES) en équivalent CO2. Un total légèrement amélioré par rapport à l’année précédente, mais qui l’éloigne tout de même de ses objectifs environnementaux.

C’est ce qui ressort du dernier Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre.

En 2017 et en 2018, les émissions de GES dans la province ont dépassé les 80 mégatonnes, un total qui n’avait pourtant pas été enregistré depuis 2011. Québec peut tout de même se féliciter d’avoir réduit sa production de 0,1% depuis le dernier décompte.

Forte ombre au tableau: la province s’éloigne encore et toujours de ses objectifs de réduction de GES. Lors de son dernier inventaire, en 2017, Québec concluait avoir réduit ses émissions de 8,7% par rapport à 1990. Le gouvernement a fixé sa cible à 37,5% en 2030.

En raison de nouvelles méthodes de calcul et de l’ajout des émissions en 2018, le pourcentage de réduction est aujourd’hui de 6% par rapport à il y a trente ans. Québec devra faire six fois mieux dans les dix prochaines années pour remplir ses objectifs.

«C’est sûr que c’est très inquiétant. Le Québec était déjà en voie de rater complètement sa cible», lance d’emblée le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin. Selon lui, les données publiées lundi démontrent «l’importance du courage politique» afin de remplir les objectifs provinciaux.

En présentant son Plan pour une économie verte, en novembre, Québec réitérait son intention d’avoir réduit ses émissions de GES de 37,5% en 2030. À l’époque, le gouvernement de François Legault avait identifié 42% des mesures qui lui permettront d’accomplir ses objectifs.

«Il va falloir qu’il en fasse encore plus», constate d’ailleurs M. Bonin.

Rejoint lundi par Métro, le cabinet du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a tenu à dire que l’objectif de réduction du Québec était «une cible ambitieuse». «Les citoyens, les collectivités, les entreprises sont tous appelés à contribuer à l’effort collectif de lutte contre les changements climatiques», a ajouté l’attachée de presse du ministre, Geneviève Richard.

Depuis 2014

Jusqu’à récemment, la province semblait en bonne position pour se rapprocher de ses cibles. À partir du milieu des années 2000, elle avait enregistré des baisses annuelles presque systématiques.

Puis, en 2014, le Québec frappait un mur. Les émissions de GES ont depuis grimpé de 2,9% en cinq ans.

Le principal suspect? Le domaine des transports. Selon les statistiques compilées par Québec, c’est ce secteur qui a enregistré la plus importante hausse des émissions depuis 2014, à 9%. Le traitement des déchets suit, à 7% d’augmentation.

Contrairement à la croyance populaire, le secteur industriel fait mieux que plusieurs autres domaines économiques. Il note une chute d’environ 4% de ses émissions dans les cinq dernières années.

La meilleure province?

Par ailleurs, le Québec trône toujours au sommet en ce qui a trait à ses émissions de GES par habitant. En 2018, la province a émis 9,6 tonnes per capita. L’Île-du-Prince-Édouard et l’Ontario complètent le podium.

Or, depuis 1990, quatre provinces ont mieux fait que la Belle province en termes de réduction. L’Ontario en fait partie.

À l’autre bout du spectre, des provinces comme la Saskatchewan et l’Alberta ont augmenté leurs émissions respectives de 72% et de 58% par rapport à 1990.

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