Québec solidaire (QS) poursuit ses efforts pour demander un gel des augmentations de loyer dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Cette fois, le parti d’opposition passe par la voie législative.
Le député de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, déposera ce matin un projet de loi «prévoyant la suspension temporaire du droit d’augmenter le loyer d’un bail de logement».
Le gel des loyers en 2021 fait déjà partie du discours de QS depuis le début de la nouvelle année. Dès janvier, M. Fontecilla faisait part dans une sortie médiatique de son intention d’exiger une loi spéciale à Québec, le temps que l’urgence sanitaire se résorbe.
«L’augmentation moyenne des loyers dans le Grand Montréal est de 4,2%, indique le député solidaire en entrevue avec Métro. C’est un marché qui est détraqué et qui nécessite une intervention de l’État.»
Les 4,2% évoqués par M. Fontecilla proviennent des plus récentes données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Selon celles-ci, la hausse enregistré en 2020 est la plus importante depuis 2003.
La CAQ défavorable
En raison du privilège parlementaire, Québec solidaire n’a pas pu fournir tous les détails de son projet de loi, qui sera déposé en cours de journée.
L’intention de geler les loyers pour un an ne semble toutefois pas faire partie des plans du gouvernement de la Coalition avenir Québec. Interrogée sur le sujet le mois dernier, la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, avait indiqué à Métro que ce gel n’était «pas nécessaire».
C’est que, selon les pourcentages applicables à l’augmentation des loyers du Tribunal administratif du logement, le prix d’un logement non rénové et chauffé à l’électricité ne devrait augmenter que de 0,5% cette année.
«La hausse, cette année, est vraiment mineure. C’est pour ça qu’on ne procède pas à un gel», avait signifié Mme Laforest à la fin du mois de janvier. En Ontario, le gouvernement provincial adoptait récemment un projet de loi imposant un gel des loyers pour l’année à venir.
D’autres campements?
Andrés Fontecilla craint qu’avec une nouvelle hausse des loyers, plus de Québécois se retrouvent à la rue. «Une proportion importante de locataires a perdu une partie de ses revenus», lance-t-il au bout du fil.
«Pour un ménage qui vit de chèque en chèque, ça peut devenir impossible de payer. Une partie de ces gens-là – les gens les plus fragiles – vont se retrouver dans des campements l’été prochain.» – Andrés Fontecilla, député solidaire de Laurier-Dorion
Cet été, les campements de fortune s’étaient multipliés à Montréal, dont un aux abords de la rue Notre-Dame. Andrés Fontecilla demande à la ministre Laforest de bouger pour éviter que l’épisode se répète.
«Pour régler des situations extraordinaires, il faut des mesures extraordinaires», affirme-t-il.