Il est exagéré de parler de «crise du logement», affirme le premier ministre François Legault, d’autant plus que, selon lui, les loyers à Montréal «peuvent commencer à 500$ ou 600$ par mois».
C’est ce qu’a évalué mercredi l’élu caquiste, qui participait à l’étude des crédits budgétaires à l’Assemblée nationale.
«Ça dépend de la grandeur du logement. Je dirais que ça peut peut-être commencer à 500$ ou 600$ par mois, puis assez rapidement monter à 1000$ par mois», a avancé M. Legault.
Quelques minutes plus tôt, il avait refusé de répondre aux questions de la co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé, à savoir si – oui ou non – le Québec vit une crise du logement.
«Je trouve que le mot “crise” est fort», avait-il lancé sur le plancher du Salon rouge.
«Ça dépend de la définition qu’on donne à ce que vous appelez une crise.» – François Legault, premier ministre du Québec
Une moyenne des loyers à 1310$?
Au début du mois, une étude du Devoir établissait la moyenne des loyers dans la métropole québécoise à 1310$. Ce total, basé sur les annonces affichées sur le site Web Kijiji, dépasse de 300$ la moyenne calculée en début d’année par la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Mercredi, en commission parlementaire, Manon Massé s’est étonnée des réponses de François Legault concernant les loyers. «Tantôt, j’ai fait une recherche pour des logements à 500$, et je n’en ai pas trouvé», a-t-elle lancé avec ironie.
«Quand je regarde les amis de mes enfants, j’en connais très peu qui paient 1300$», a rétorqué M. Legault.
Métro a fait l’exercice mercredi. Après une recherche non-exhaustive sur Kijiji, un potentiel locataire peut trouver quelques dizaines de chambres à louer – plus rarement des studios – entre 500$ et 600$ par mois.
Peu de logements disponibles
Tout comme sa ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, François Legault se réjouit de voir le taux d’inoccupation se desserrer au Québec. Il convient toutefois qu’il y a «peu de logements disponibles».
«Le taux est à 2,5%. Ça reste très faible, mais il y a quand même une amélioration.»
Le premier ministre réitère l’intention de son gouvernement de construire 15 000 logements sociaux aux loyers abordables, non réalisés. Québec a récemment atteint les 6000 unités en voie d’être terminées, ou terminées. Plusieurs organismes craignent que, sans «grand chantier» de construction de dizaines de milliers de logements sociaux, les loyers ne continuent de flamber.
Hormis les fonds réservés par Québec pour la construction de logements résiduels, le gouvernement caquiste s’est engagé dans son dernier budget à réserver d’autres sommes pour sortir de terre 500 unités jamais annoncées précédemment.