Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement Legault, ce n’est qu’en mars que les CHSLD auraient été abordés lors des réunions gouvernementales quotidiennes entourant la gestion de la pandémie en 2020. C’est du moins ce qu’a révélé un ex-haut fonctionnaire lors d’une audience devant la coroner Géhane Kamel lundi.
Pourtant, l’ex-ministre de la Santé Danielle McCann assure avoir demandé aux gestionnaires des centres de la santé de la province de préparer leurs établissements à la pandémie, incluant les CHSLD, dès le mois de janvier. Le sous-ministre Yvan Gendron avait abondé dans le même sens devant la coroner.
Selon l’ex-sous-ministre adjoint à la Direction générale de la coordination, Pierre Lafleur, le Comité de gestion du réseau de santé n’aurait abordé les CHSLD qu’à un certain moment «au début mars». La discussion aurait alors porté sur l’interdiction des visites non essentielles imposée le 13 mars. Outre cette mesure, M. Lafleur a été incapable de se souvenir d’une mention des CHSLD en réunion lors de la première moitié du mois de mars.
Pour illustrer la gestion de la pandémie, M. Lafleur a indiqué qu’il estime qu’un drapeau jaune a été levé aux CIUSSS de la mi-janvier à la fin du mois de février. Un drapeau rouge n’aurait été levé que le 28 février. Le gouvernement aurait commencé à se soucier des faibles quantités d’équipement de protection individuelle (ÉPI) vers la fin du mois de mars.
M. Lafleur a joué un rôle important lors de la première vague de la pandémie. Globalement, c’est lui qui organisait et animait les réunions du Comité de gestion du réseau.
Celui-ci était composé de représentants des CISSS et CIUSSS et du ministère de la Santé. Des intervenants de la Santé publique, comme le Dr Horacio Arruda, venaient y faire régulièrement des comptes rendus. Quotidiennement, on y planifiait les actions à venir pour contrer la pandémie.
Vers la fin
Les audiences tenues dans le cadre de l’enquête de la coroner sur les CHSLD tirent à leur fin. Les séances doivent reprendre vendredi, avec le témoignage attendu de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais.
Elle devait témoigner jeudi, mais sa présence a dû être reportée en raison de l’indisponibilité d’une salle au palais de justice de Trois-Rivières. La ministre Blais, l’une des actrices importantes de la gestion des CHSLD lors de la première vague, n’avait pu témoigner devant la coroner plus tôt. Mme Blais était en congé de maladie pour cause d’épuisement professionnel et de douleurs persistantes à une jambe depuis le 29 octobre.
Le directeur général adjoint à la Sécurité civile, Martin Simard, devrait aussi témoigner vendredi. Précédemment, Me Kamel avait qualifié son témoignage de «morceau du puzzle manquant». M. Simard doit donner des détails sur la préparation effectuée avant l’arrivée de la COVID-19 au Québec, entre janvier et mars 2020.