J’sais pas pourquoi mais, à Montréal, on dirait que c’est toujours plus compliqué qu’ailleurs. Dans une cité où le maire demande la permission pour boucher des nids-de-poule, imaginez ce que c’est quand il est question de vendre de la bouffe sur les trottoirs du centre-ville…
Premièrement, il y a le produit. Pas moyen de faire comme partout ailleurs et d’offrir des hot-dogs, des fruits, des sacs de pinottes ou n’importe quoi de facile à bouffer vite-vite en marchant. Ben nooooooonnnnnn, voyons. Pour garder intacte notre «réputation internationale de ville gastronomique» – allô la ville gastronomique – le maire Applebaum souhaite que la bouffe ainsi offerte ait un petit quelque chose de plus exotique. Tiens donc. C’est quoi ce ridicule rapprochement entre la gastronomie et un lunch de coin de rue? Et surtout, pourquoi faire simple en appliquant un modèle déjà éprouvé partout ailleurs? J’ai toujours cru que ce type de commerce devait être abordable et sans prétention. Ils ont le don…
Ensuite, semble-t-il que les détaillants qui se risqueront dans la nouvelle aventure devront déjà opérer des commerces dûment connus et reconnus. Donc, quiconque aurait eu envie de profiter de cette ouverture pour lancer une petite affaire devra oublier ça. J’entends déjà les arguments : la salubrité, le sain contrôle de la compétition face aux établissements déjà existants, l’image que l’on voudra régir et patati et patata… Rien contre la propreté ni contre le respect des commerçants-payeurs-de-taxes déjà fonctionnels, mais y aurait-il moyen d’encourager l’initiative et l’existence de petits entrepreneurs autonomes?
Depuis le temps que je souhaite de tout cœur voir des marchands de coin de rue animer le centre-ville et, sait-on jamais, connaître du succès, je suis déjà déçu par la tournure que prend ce projet. Pourvu que quelqu’un, quelque part, puisse voir autre chose là-dedans qu’une occasion de se faire du capital politique à la veille des prochaines élections.
Ça pourrait pourtant être si simple…
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C’est fait : Céline Dion va revenir conquérir les plaines d’Abraham le 27 juillet prochain à Québec. Yé, content-content pour ceux et celles qui répondront à l’appel. On souhaite seulement que tout ce beau monde sera accueilli avec respect et délicatesse. Disons que la même organisation n’avait pas particulièrement brillé l’an passé lors du spectacle de Roger Waters, alors que l’on avait survendu l’espace VIP. Ils furent plusieurs, à 200 $ par tête de fan, à ne pas avoir accès à ladite section parce qu’elle était
trop petite et, surtout, très mal aménagée.
Tu peux avoir le droit de te tromper une fois. Mais rendu à deux, faudrait commencer à utiliser le mot arnaque…
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Vous savez qu’il ne faut plus dire Radio-Canada, mais bien ICI Radio-Canada. Ça m’inspire. Alors, voici quelques suggestions pour revamper l’image des concurrents. Ainsi, tout le monde sera égal et pétant de fraîcheur. Que diriez-vous de «Par-là TVA», «Toujours plus de Télé-Québec» et de «Ben quin, v’là V». En voulez-vous des concepts? Servez-vous! Plus créatif que moi, c’est presque pas permis…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro