Alors que plusieurs régions du Québec commencent à accueillir des infirmières recrutées à l’étranger par le gouvernement, Montréal devra encore prendre sa pénurie de main-d’œuvre en patience. La métropole devra attendre la phase quatre de ce programme, lancé en février 2022, afin d’entamer la formation de ces professionnels de la santé formés à l’extérieur.
Plusieurs Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) que Métro a contactés confirment retenir des «candidates infirmières étrangères» dans la perspective d’une embauche à l’automne prochain. Mais personne n’est encore arrivé dans aucun centre hospitalier montréalais à date.
«Le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal (NIM) a réalisé 33 préembauches conditionnelles à différents critères (réussite de l’épreuve de français et l’équivalence de diplôme dans certains cas)», indique la conseillère aux relations médias et affaires publiques Bianca Ledoux-Cancilla. Toutefois, tous les candidats ne se rendront pas au sprint final.
Moins d’une centaine
«Nous accueillerons donc minimalement 20 infirmières au mois de septembre 2023 », ajoute Mme Ledoux-Cancilla. Le Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal dispose de 51 candidats infirmiers étrangers et prévoit recevoir «une cohorte de 20 étudiants à l’automne 2023 », précise sa conseillère en relations médias, Marianne Paquette dans un courriel à Métro.
Le CIUSSS de l’Ouest-de-l‘Île-de-Montréal dit retenir une cinquantaine de candidats également. Un groupe de 25 étudiants à l’automne 2023seront reçus, mais « pour l’instant, nous n’avons reçu personne au Canada pour notre établissement», précise le porte-parole, Maxime Rolin. Nous n’avons pas pu obtenir des données du Centre-Ouest ni de l’Est-de-l’île au sujet du processus de recrutement.
Ces infirmières et infirmiers sont formés en Tunisie, au Cameroun, au Maroc, en Algérie, au Liban et en Haïti.
Un parcours du combattant
Dans les conditions d’embauche, ces candidates doivent subir un test de maîtrise du français avant une évaluation des compétences acquises dans leurs pays d’origine par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
De plus, ces professionnelles doivent suivre un programme de mise à niveau dans un établissement d’enseignement dans le but de se familiariser avec les pratiques du réseau de la santé du Québec. Ce programme est d’une durée d’environ un an. Et ce n’est pas tout. Elles devront obtenir leur droit de pratique en réussissant l’examen d’accès à la profession infirmière de l’OIIQ.
Selon des données du ministère de la Santé et Services sociaux (MSSS) 205 personnes sont arrivées au Québec entre les mois de septembre et de novembre 2022 au cours de la phase 1 du projet. La phase 2 a accueilli 240 personnes entre les mois de janvier et d’avril 2023. 202 recrues sont attendues pour la phase 3 entre les mois de mai et de juillet prochain. Et une dernière étape qui comprend environ 377 personnes devra débuter à l’automne 2023.
Les recrues de Montréal font partie de ce groupe.