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Un Canadien sur cinq prêt à blâmer les victimes d’agressions sexuelles

Les femmes canadiennes risqueraient encore d’être blâmées lorsqu’elles sont victimes d’agressions sexuelles. En effet, près d’un Canadien sur cinq croit qu’elles peuvent provoquer ou encourager ces agressions lorsqu’elles sont en état d’ébriété, selon un sondage national réalisé pour le compte de la Fondation canadienne des femmes.

Toujours selon ce sondage, une part significative des Canadiens croient que les femmes se mettent à risquent en flirtant  (15%) ou en portant des jupes courtes (11%). La proportion de jeunes de 18 à 34 ans qui entretiennent de telles croyances est encore plus élevée, atteignant 20% pour ce qui est du flirt.

«Nous sommes très surpris par les résultats, affirme Anu Dugal, directrice des programmes de prévention de la violence à la Fondation canadienne des femmes. Ça nous démontre qu’il y a beaucoup de travail à faire pour changer les attitudes et faire comprendre que les femmes ne sont pas responsables lorsqu’elles sont agressées.»

Ces perceptions auraient des conséquences graves sur les victimes. «Si une femme a déjà entendu des proches dire que l’habillement ou le comportement d’une femme pouvait inciter les agressions sexuelles, elle aura plus tendance à se sentir honteuse et à éviter de dénoncer l’agresseur, par peur du jugement des autres», croit Mme Dugal.

Ces situations peuvent virer à la tragédie, comme le fut le suicide de la Néo-Écossaise Rehtaeh Parsons, dont la famille allègue qu’elle a été agressée par quatre garçons. «Lorsque des photos et des rumeurs d’agression ont circulé, elle a été repoussée par ses amis et intimidée, estime Mme Dugal. Comme si elle était coupable d’être une personne trop sexualisée».

Selon Mme Dugal, notre société devrait arrêter de penser que les hommes ne peuvent pas se contrôler et se demander quoi faire pour empêcher certains de devenir des agresseurs. La Fondation canadienne des femmes mise donc sur l’éducation, en particulier auprès de jeunes. Elle finance des programmes de prévention de la violence et de promotion des relations amoureuses saines dans des écoles secondaires à travers le Canada, notamment à Montréal.

Le sondage a été réalisé en ligne les 19 et 20 février 2013 auprès de 1 008 adultes canadiens choisis au hasard parmi les panélistes du forum Angus Reid.

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