MONTRÉAL – Les jeunes qui sont impulsifs, qui n’obtiennent pas de bons résultats scolaires ou qui consomment régulièrement de l’alcool sont plus susceptibles que les autres de commencer à fumer, démontre une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Montréal.
Jennifer O’Loughlin et ses collègues ont décidé de s’intéresser à la question après avoir constaté une hausse de 50 pour cent, aux États-Unis, du nombre de jeunes âgés de 18 à 24 ans qui commencent à fumer après la fin de leurs études secondaires.
Ils se sont penchés sur des données obtenues auprès de 1300 jeunes de 12 et 13 ans de la région de Montréal. Soixante-quinze pour cent de ces jeunes avaient essayé le tabac; parmi eux, 43 pour cent ont commencé à fumer pendant l’école secondaire et 14 pour cent après.
Certains n’ont pas continué à fumer. Mais parmi ceux qui en ont pris l’habitude, les chercheurs ont pu identifier trois facteurs de risque: des niveaux élevés d’impulsivité, une mauvaise performance académique et une consommation d’alcool plus importante.
Mme O’Loughlin a expliqué que l’impulsitivé peut s’exprimer plus librement à l’âge adulte, une fois l’influence des parents diminuée. Les piètres résultats scolaires, ajoute-t-elle, sont associés au décrochage et à un emploi dans des milieux où le tabagisme est plus fréquent. La consommation d’alcool, enfin, réduit les inhibitions et le contrôle de soi.
Elle estime que les campagnes de lutte au tabagisme, qui visent typiquement les jeunes de 12 ou 13 ans, devraient aussi s’intéresser aux jeunes adultes, qui sont fréquemment ciblés par les campagnes publicitaires des cigarettiers. Les chances sont très élevées qu’un jeune qui ne commence pas à fumer ne deviendra jamais un fumeur, a-t-elle rappelé.
Les conclusions de l’étude ont été publiées dans le Journal of Adolescent Health.