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Voyager sur le bras…

Vous connaissez l’adage : «Trop, c’est comme pas assez»? Depuis une semaine à Montréal, on pourrait le traduire par : «Pourquoi j’me priverais?» Comme un touriste qui abuse de la formule dans un tout inclus…

L’histoire de Charles Lapointe, l’ex-grand seigneur de Tourisme Montréal, manque tellement de subtilité qu’elle donne l’impression de nous plonger dans une comédie de série F. Une vraie joke. Mais une joke sinistre au bout du compte. Parlant de compte, pas grave, c’est encore le bon peuple qui ramassera la note d’un autre glorieux petit prince. C’est toujours comme ça au royaume des sans-gêne.

Enwèye le gros salaire, le compte de dépenses fourré aux petits fours préparés par les meilleurs traiteurs, la prime de départ pharaonesque. Comme si on lui devait encore quelque chose après l’avoir surpayé pendant tant d’années… Sans oublier un lift à la maison avec chauffeur et limo, la secrétaire et le bureau en bonus. OK, je vais arrêter, ma calculatrice a un haut-le-cœur.

En y pensant bien, l’enflure de la patente est en parfait accord avec la balloune du Montréal/ville touristique dans laquelle on nous force à monter depuis un bon bout. Qu’on se le tienne pour dit une fois pour toutes : Montréal n’est pas une ville touristique. Montréal est – la nuance est importante – une ville d’événements. Et pas les plus petits, loin de là. On n’a qu’à penser au Festival de jazz, au Grand Prix de F1, à Osheaga, à Juste pour rire et à tous les autres rassemblements culturels et sportifs dignes de nos respects. C’est ça qui attire les visiteurs en ville. Qu’on ait un organisme pour nous refiler une perception «modifiée» n’y changera rien.

Une ville touristique, c’est un endroit qui attire des visiteurs de l’étranger sans même qu’il n’y ait quoi que ce soit de spécial au programme. Par exemple, Paris, Londres, New York (et même Québec) sont des villes touristiques parce qu’elles constituent, en soi, des attractions. On y va pour «voir» ces villes. Pour les visiter. En connaissez-vous beaucoup des touristes qui viennent «voir» Montréal? Qui se déplacent expressément pour visiter le mât du Stade olympique? Qui débarquent pour prendre une marche dans le parc La Fontaine ou sur le mont Royal? Moi, non.
Habituellement, quand la visite se pointe à Montréal, elle vient pour y «vivre» quelque chose. Un party, un rassemblement, un grand événement comme il s’en fait plusieurs ici, surtout en été. Le reste du temps, il est toujours trèèèèès facile de se trouver une chambre d’hôtel en ville.

Fouillez-moi pourquoi, mais on aime bien, une fois de temps en temps, créer un bureau plus grand que nécessaire pour nous lancer un peu de poudre aux yeux et ensuite nous faire croire à une simple vue de l’esprit qui tient davantage du surréel. Surréelle comme l’étiquette on ne peut plus empruntée du Montréal-touristique.

Finalement, la plus grosse opération que la petite gang d’ayants droit de Tourisme Montréal aura organisée, c’est de nous avoir embarqués dans un beau nowhere. C’est maintenant su, il y en a au moins un qui s’est offert une méchante free ride en première classe sur notre dos. On espère qu’il se soit bien amusé dans son voyage organisé. À nos dépens.

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Une idée comme ça : une expo de Corno à la Galerie AKA au 51, rue Saint-Paul Ouest. Pour voir le travail de la peintre. Et surtout, le superbe portrait qu’elle a fait de Geneviève Borne. Que voulez-vous, j’ai un petit faible…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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