MONTRÉAL – Les activités de l’entreprise Produits forestiers Résolu ont été interrompues, mardi matin, à Lac-Barrière en Outaouais, après l’intervention d’une vingtaine de manifestants algonquins.
Le directeur principal responsable des affaires publiques de Produits forestiers Résolu, Carl Blackburn, a confirmé à La Presse Canadienne que les opérateurs se sont trouvés dans l’incapacité de mener leurs activités de cueillette dans la forêt.
Les membres de la communauté algonquine estiment que l’entreprise forestière n’a pas les droits nécessaires pour effectuer des coupes sur les terres ancestrales.
Norman Matchewan, du conseil de bande de la communauté, a précisé que des membres des Premières Nations se sont présentés aux travailleurs de manière non violente, pour leur demander de cesser de travailler sur le chantier. Ces Algonquins ont marché à la rencontre des ouvriers dans un secteur boisé. La machinerie s’est immobilisée par la suite.
Le 24 novembre dernier, le chef des Algonquins et le conseil de bande avaient envoyé une lettre au gouvernement du Québec pour exiger le respect des accords passés, en vertu desquels aucune coupe forestière ne serait effectuée sur les lieux écologiques ou culturels de leur communauté.
M. Matchewan accuse le gouvernement québécois de renier la signature des accords signés en 1991 et 1998. Le premier porte sur la gestion d’un territoire traditionnel de 10 000 kilomètres carrés et le second sur le partage des revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles.
Les Algonquins réclament la tenue de discussions et en font une condition préalable à la reprise du travail des employés de Résolu.
Norman Matchewan a indiqué que la compagnie forestière possède un permis, mais que ce document n’a fait l’objet d’aucune négociation avec les Algonquins, ce qui serait contraire aux accords conclus.
Le conseil de bande a indiqué qu’il ne reculerait pas tant qu’il n’y aura pas eu de discussions avec Produits forestiers Résolu et le gouvernement du Québec.
De son côté, Résolu estime que le différend concerne d’abord la communauté algonquine et le gouvernement du Québec.
M. Blackburn précise néanmoins avoir de bonnes relations avec les communautés autochtones pour des projets menés ailleurs au Québec et fondés sur des ententes avec les communautés.
«Ces ententes font partie des éléments sur lesquels nous devons bâtir pour continuer de faire du développement économique dans les régions du Québec», a ajouté M. Blackburn.
Il espère qu’un dénouement surviendra rapidement afin de reprendre les activités.