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Le retour de Couillard

Sur le plan symbolique, cette semaine marquait un moment important dans la vie politique québécoise. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on accueille un nouveau chef de l’opposition en chambre. Le retour de Philippe Couillard à l’Assemblée nationale était attendu. Très attendu. D’abord par ses troupes, qui s’inquiètent de voir leur parti dégringoler dans les sondages. Mais aussi par ses adversaires, qui n’ont cessé de réclamer sa venue en chambre depuis qu’il a été élu chef du Parti libéral l’an dernier.

La population a bien connu Philippe Couillard comme ministre de la Santé. À ce titre, comme il a fait face à des questions quotidiennes pendant plusieurs années, on peut le qualifier de parlementaire d’expérience. C’est cependant autre chose de chausser les souliers du chef de l’opposition. Il a d’ailleurs choisi de changer de style. Du bon Dr Couillard qui intervenait de façon posée et académique, il tente de se faire maintenant plus incisif et plus concis. Pour imposer ce nouveau style, il faut du temps. Or, c’est précisément ce qu’il n’a pas.

Alors que les rumeurs d’élections printanières se font de plus en plus insistantes, le nouveau chef de l’opposition officielle a trois défis à relever pour relancer sa formation. M. Couillard doit assurer la cohésion de son équipe et faire preuve de cohérence. Il doit aussi trouver ce qui l’anime.

Les gens ne votent pas pour un parti divisé. Sur le plan de la cohésion, le PLQ nous a habitués à une discipline sans faille. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le leadership du nouveau député d’Outremont a été malmené. Il y a eu l’épisode de l’expulsion de Fatima Houda-Pepin. Le dépôt de son projet de loi sur l’intégrisme rappelle que la question identitaire n’a pas fini de hanter le chef libéral. Il y a eu aussi les déclarations du député de Verdun sur la difficulté du chef à s’imposer. Cette déclaration malhabile semble indiquer un malaise plus important au sein du caucus.

Sur le plan de la cohérence, M. Couillard doit se défaire de l’image d’un homme qui change d’idée et qui est hésitant. Mme Houda-Pepin ajoutait d’ailleurs qu’elle le voyait comme un chef qui dit blanc un jour et noir le lendemain. Le Parti québécois et la CAQ parlent plutôt de ses nombreux reculs…

Le défi le plus important de Philippe Couillard est cependant d’expliquer aux Québécois ce qui le fait vibrer. Quelles sont les raisons qui l’ont poussé à revenir à l’Assemblée nationale? Pourquoi veut-il devenir premier ministre? Tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas clairement répondu à ces questions, les problèmes de cohésion et de cohérence demeureront. Le temps commence à manquer.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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