WINNIPEG – Les avocats de la famille d’un Autochtone mort après une attente de 34 heures aux urgences d’un hôpital de Winnipeg affirment que le juge qui préside la commission d’enquête doit conclure à un homicide.
Vilko Zbogar a dit au juge Tim Preston que le fait de ne pas être en mesure de fournir des soins médicaux à une personne malade est similaire à celui de ne pas subvenir aux besoins fondamentaux d’un être humain.
«C’était un homicide, a déclaré M. Zbogar. Vous n’avez qu’à prouver que la mort est attribuable à une cause humaine.»
Les autorités policières ont déjà mené leur enquête sur la mort de Brian Sinclair, mais ils n’ont porté aucune accusation.
La commission d’enquête sur la mort de M. Sinclair entendait ses dernier témoins, jeudi, près de six ans après que le double amputé eut perdu la vie au Centre de santé de Winnipeg.
M. Sinclair avait été dirigé vers l’urgence en septembre 2008 en raison d’un cathéter bloqué. Il a langui dans la salle pendant des heures, vomissant et agonisant à cause d’une infection de la vessie qui pouvait être soigné, mais on ne lui a jamais demandé s’il attendait de recevoir des soins médicaux.
Un rapport interne indique que certains membres du personnel croyaient que l’homme était saoul et qu’il attendait que quelqu’un vienne le cueillir, tandis que d’autres pensaient qu’il s’agissait d’un itinérant à la recherche d’un abri.
Murray Tratchenberg, un autre avocat représentant la famille, a déclaré que ces préjugés racistes ont mené à la mort de l’Autochtone.
Plusieurs infirmières et gardes de sécurité ont vu M. Sinclair dans la salle d’attente de l’urgence, mais ils ont pris pour acquis qu’il dormait ou qu’il était un sans-abri, a ajouté M. Tratchenberg.
Les autorités de la santé de Winnipeg et le syndicat des infirmières du Manitoba doivent encore témoigner avant que la commission d’enquête ne termine ses audiences publiques.