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Harper invite les Québécois à rompre l'isolement

Alexandre Robillard - La Presse Canadienne

SAINT-LAZARE-DE-BELLECHASSE, Qc – Profitant de l’élection d’avril qui a porté au pouvoir un gouvernement fédéraliste à Québec, le premier ministre Stephen Harper a invité les Québécois, mardi, à résister aux appels à l’isolement.

Dans un discours à l’occasion de la Fête nationale du Québec, à Saint-Lazare-de-Bellechasse, M. Harper a demandé aux électeurs québécois de voter pour son parti au prochain scrutin d’octobre 2015.

«Ne laissez jamais personne vous dire: le Québec doit s’isoler, ne jamais participer aux grands enjeux nationaux et internationaux, a-t-il dit. Le Québec a participé à la création du Canada, à son développement, à son épanouissement, et à nos sacrifices communs aux moments marquants de l’histoire.»

Selon le premier ministre conservateur, la voix des Québécois demeure néanmoins forte à Ottawa, malgré seulement cinq députés du Québec dans son caucus.

M. Harper a rappelé qu’au cours des dernières années, les conservateurs ont fait adopter à la Chambre des communes une motion pour reconnaître la nation québécoise, une démarche symbolique, en plus d’avoir fait une place à un représentant du Québec au sein de sa délégation à l’Unesco.

«Lors de la prochaine élection, j’invite tous les Québécois et toutes les Québécoises à se ranger derrière le Parti conservateur pour que la voix québécoise soit encore plus forte autour de la table des décisions», a-t-il dit.

M. Harper a amorcé mardi la première de deux journées d’une visite au Québec. Il était de passage dans la circonscription de Lévis-Bellechasse, représentée aux Communes par le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney.

Fidèle à son habitude, M. Harper a choisi de se rendre dans une petite localité rurale pour prononcer son discours devant environ 500 personnes réunies dans un centre communautaire.

M. Harper sera ce mercredi au Lac-Saint-Jean, où il participera à une annonce en compagnie du premier ministre québécois Philippe Couillard, député de la circonscription de Roberval.

Commentant l’appel de M. Harper à résister à l’isolement, le ministre fédéral de l’Infrastructure, Denis Lebel, présent lui aussi dans Bellechasse mardi, a établi un lien avec la défaite des souverainistes du Parti québécois aux dernières élections, et l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement libéral à Québec.

«C’est clair que la dernière élection a changé la donne, a-t-il dit. Nous avions un ancien gouvernement qui voulait sortir le Québec du Canada. Pour nous, c’est quelque chose qui ne va pas dans le sens de ce pour quoi on travaille.»

Rappelant l’annonce prévue mercredi, M. Lebel, qui représente lui-même la circonscription fédérale de Roberval, a affirmé que les conservateurs ont l’intention de collaborer étroitement avec les libéraux à Québec.

«Aujourd’hui, nous avons un gouvernement fédéraliste pour les quatre prochaines années et demi, j’espère qu’on va faire de grandes choses ensemble et je pense que les prochaines heures vont déjà démontrer de la collaboration», a-t-il dit.

Concernant la reconnaissance du Québec comme nation, M. Lebel a refusé d’élaborer sur le fait que cette résolution des députés fédéraux n’a aucune portée juridique. «Je ne veux pas embarquer dans ce débat, a-t-il dit. Comme Québécois du Lac-Saint-Jean, j’ai un premier ministre qui a reconnu mon pays, mon coin de pays, et ma province comme une nation. C’est important, et on va continuer à travailler pour faire en sorte que ça continue à s’améliorer.»

Dans son allocution, M. Harper a vanté son équipe, et écorché au passage ses adversaires libéraux et néo-démocrates pour mettre en valeur les «valeurs» conservatrices.

«Voilà les députés et les sénateurs qui travaillent fort, qui travaillent avec intégrité, qui se préoccupent de la sécurité financière de votre famille, qui réduisent vos taxes et vos impôts et qui ne détournent pas vos taxes, comme les libéraux et le NPD, vers les coffres de leur parti politique, a-t-il dit.

«La prochaine fois, il faudra remplacer ces gens-là par des députés qui respectent non seulement vos ‘valeurs’ mais qui respectent aussi l’argent que vous gagnez durement, qui respectent les victimes plus que les criminels, qui respectent les juridictions des provinces des députés conservateurs.»

M. Harper n’a pas rencontré les journalistes après son discours.

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