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Tolérance zéro pour les 21 ans et moins dès dimanche

Les jeunes de 21 ans et moins seront assujettis à la tolérance zéro alcool dès dimanche. Cette mesure est rétroactive puisqu’elle touche également les jeunes qui ont droit à l’heure actuelle à la limite de 0,08 mg/l d’alcool.

Les contrevenants verront leur permis suspendu sur-le-champ durant 90 jours. Ils perdront également quatre points d’inaptitude et recevront une amende qui variera entre 300 à 600 $.

Un porte-parole de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), Gino Desrosiers, croit que la tolérance zéro accompagnée d’autres mesures visant les jeunes permettront d’améliorer le bilan routier.

Selon la SAAQ, dans la tranche d’âge de 20 à 21 ans, 47 % des conducteurs décédés à la suite d’un accident dépassaient la limite du 0,08 mg/l d’alcool, contrairement à 32 % chez les 35 à 44 ans. «L’instauration de la tolérance zéro permettra aux jeunes d’être plus vieux et plus matures lors de l’acquisition de leur privilège de conduire à la limite de 0,08 mg/l d’alcool», croit M. Desrosiers.

Le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy, se réjouit de l’entrée en vigueur de la tolérance zéro, dimanche. Selon lui, le cerveau des jeunes n’est pas assez développé pour boire et conduire. «À 15 et 16 ans, c’est la partie du plaisir du cerveau qui se développe. La partie du jugement n’est pas complètement formée avant 24 ans. Le simple fait d’être jeune vous place dans une situation dangereuse», explique M. Sacy.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a promis de contester cette mesure qui irait à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés en raison de la discrimination par l’âge. Selon la FECQ, l’important n’est pas l’âge du conducteur, mais bien son expérience.

Pour éviter cette situation, la Table québécoise de la sécurité routière avait recommandé d’appliquer la tolérance zéro à tous les nouveaux conducteurs et non uniquement aux 21 ans et moins.

Les députés à l’Assemblée nationale n’ont toutefois pas considéré cette option lors de l’adoption à l’unanimité de la tolérance zéro pour les moins de 21 ans en décembre 2010.

Tolérance zéro: Application difficile?
Plusieurs jeunes de 21 ans ou moins contesteront leur contravention pour avoir conduit après avoir consommé de l’alcool, estime l’avocat Éric Lamontagne, de SOS ticket.

Présentement, la passation d’un ivressomètre relève du Code criminel et il n’est plus possible de contester le résultat du test en vertu de la loi C-2. Par contre, puisque la tolérance zéro relève du Code de la sécurité routière, il sera possible pour les jeunes de mettre en doute la preuve policière. Selon Me Lamontagne, les coûts de contestation peuvent s’élever jusqu’à 1000 $.

Pour sa part, la Sureté du Québec (SQ) n’a pas l’intention de mettre en œuvre aucune mesure spécifique pour faire appliquer cette nouvelle mesure. «On n’ira pas se mettre devant un cégep et tester tout le monde», affirme un porte-parole de la SQ, Claude Denis.

La position de la SQ est dénoncée par le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy. «Si les gens pensent qu’il est probable qu’ils ne se soient pas arrêtés, ils conserveront leur comportement, déplore M. Sacy. On a beau mettre la peine de mort, si on ne craint pas d’être accusé, ça ne changera rien.»

Jeunes conducteurs

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