MONTRÉAL – Un homme d’affaires et ex-organisateur politique a affirmé être en mesure de vendre des informations privilégiées en rapport avec le Plan Nord alors qu’il était piégé par une caméra cachée dans le cadre de l’émission Enquête de Radio-Canada diffusée jeudi soir.
Pierre Coulombe a affirmé lors de l’entretien avec un faux investisseur que dès qu’il appelait le bureau du premier ministre Jean Charest, on le rappelait tout de suite.
L’homme qui oeuvre en politique depuis plus de 25 ans a également soutenu bien connaître un des principaux collaborateurs du ministre délégué aux Mines, Serge Simard, soit Pierre Gaudreault, qu’il aurait rencontré à deux reprises l’an dernier lors de petits-déjeuners et de qui il aurait obtenu de l’information privilégiée sur des projets miniers. Ce qu’a nié formellement M. Gaudreault.
Au cours de l’émission, on voit l’homme d’affaires parler très brièvement au premier ministre lors d’une activité du PLQ, à Laval au début d’avril
De son côté, le premier ministre Jean Charest a admis, dans un communiqué cité au cours de l’émission, connaître Pierre Coulombe depuis plusieurs années, mais ne l’aurait rencontré que quelques fois lors d’activités du parti.
Dans ce communiqué, le bureau de M. Charest affirme que «c’est pour réitérer son souhait d’oeuvrer au sein du gouvernement qu’il s’est adressé à lui lors de l’événement de Laval».
Le premier ministre s’est aussi dit choqué par les propos enregistrés de M. Coulombe, qu’il confirme connaître depuis 1984.
Le premier ministre Charest a refusé de donner une entrevue à ce sujet pour ne pas lui donner plus d’intérêt qu’il n’en méritait.
Il est indiqué dans le communiqué qu’à aucun moment, le premier ministre n’a eu de discussions avec monsieur Coulombe concernant des projets de développement ou d’investissements relatifs au Plan Nord.
Lors d’une rencontre sans caméra avec l’équipe d’Enquête à la suite de l’entretien avec le faux homme d’affaires, Pierre Coulombe a affirmé à Radio-Canada avoir inventé cette histoire pour conclure une transaction et que M. Gaudreault ne lui avait pas transmis d’informations privilégiées. Il a soutenu avoir fait une erreur en disant qu’il possédait de l’information privilégiée, qu’il avait été naïf et prétentieux. Il a déclaré avoir dit des choses qu’il n’aurait pas dû dire pour faire le fanfaron.