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Une autre enquête ouverte sur Christian Paradis

Stéphanie Marin - La Presse Canadienne

OTTAWA – Pas de répit pour Christian Paradis: une autre enquête de la Commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique vient d’être ouverte sur le ministre de l’Industrie.

Cette fois-ci, ce sont ses relations avec l’homme d’affaires et avocat Marcel Aubut qui seront scrutées à la loupe par Mary Dawson.

Le Commissariat avait reçu une demande d’enquête du Parti libéral fin mars à ce sujet et a confirmé lundi qu’une enquête a bel et bien été lancée.

Cette demande avait fait suite à la révélation qu’en 2009, M. Paradis, alors ministre des Travaux publics, avait séjourné au camp de chasse de M. Aubut, l’ancien propriétaire des Nordiques de Québec. Or, ce dernier tentait à cette époque d’obtenir d’Ottawa du financement pour un nouvel amphithéâtre à Québec.

M. Paradis serait resté deux jours à ce chalet, mais il assure qu’il a apporté sa propre nourriture et son équipement personnel, en plus d’avoir assumé sa part des coûts du voyage de chasse.

Il soutient qu’aucun lobbying n’a été fait à l’occasion de ce séjour, ni avant ni après, et donc qu’il ne s’était pas placé en conflit d’intérêts.

Mais l’opposition avait alors dénoncé le comportement du ministre. Selon elle, M. Paradis s’est à tout le moins placé dans une situation où il y avait une apparence de conflit d’intérêts, qui pourrait laisser croire à la population que le gouvernement peut être «acheté» en échange de faveurs.

Le gouvernement conservateur a refusé d’octroyer du financement pour la construction de l’amphithéâtre de Québec.

Le ministre se défend toujours d’avoir enfreint les lois.

«La Commissaire m’a informé qu’elle étudie la situation. J’ai respecté la loi et il me fera plaisir de lui fournir tous les faits», a-t-il brièvement fait savoir par courriel lundi.

C’est la troisième fois que Mary Dawson ouvre une enquête sur le ministre Paradis.

Le mois dernier, elle a conclu qu’il avait contrevenu à la loi sur les conflits d’intérêts en accordant un accès gouvernemental privilégié à l’ancien député conservateur Rahim Jaffer. Elle étudie actuellement une autre plainte, celle du néo-démocrate Guy Caron, concernant le déménagement d’un centre d’assurance-emploi de Rimouski à Thetford Mines, dans le comté de M. Paradis.

«C’est une brique de plus sur la tête du pauvre ministre Christian Paradis, a commenté lundi le député néo-démocrate Alexandre Boulerice. Il accumule les bourdes et les enquêtes.»

Sans exiger sa démission, il souhaite que le premier ministre Stephen Harper retire Christian Paradis de son ministère, le temps que la lumière soit faite sur ces nouvelles allégations. L’affaire est importante, croit-il, pour restaurer la confiance des citoyens envers les politiciens.

«S’il ne le fait pas exprès, il manque de jugement. S’il le fait exprès, il est incompétent», a tranché le député néo-démocrate au sujet des situations délicates dans lesquelles Christian Paradis se retrouve. Devant ces deux options, il dit laisser à Stephen Harper le soin de juger.

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