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Le Black Friday, plaie ou panacée?

Marie-Eve Shaffer et Roxane Léouzon - Métro

Depuis quelques années, les commerçants canadiens emboîtent le pas aux détaillants américains, qui offrent des mégasoldes le vendredi du week-end de l’Action de grâce américaine. Le Black Friday attirera des millions de consommateurs avides de soldes, tant au Canada qu’au pays de l’Oncle Sam. Métro a tenté de détailler les deux côtés de la médaille de cet événement.

Les avantages

Les con­sommateurs profiteront d’aubaines intéressantes pendant le Black Friday, d’après la professeure du Département de marketing de HEC Montréal, JoAnne Labrecque. Les soldes seront offerts sur des articles ciblés plutôt que sur l’ensemble de la marchandise et ils seront un peu moins élevés que pendant le Boxing Day. «On va voir des 20 %, 25 %, 35 % et à l’occasion des 40 % de rabais tandis que durant le Boxing Day, ce sera 40 % et 50 %», a rapporté Mme Labrecque.

Les commerçants devront de leur côté jouer les stratèges dans l’espoir de freiner le commerce en ligne et de décourager les consommateurs de traverser la frontière. «S’ils sont capables d’augmenter leurs ventes de façon importante, ça devient intéressant pour leur marge de profit», a fait savoir la professeure du HEC Montréal.

Les désavantages

Le Black Friday pousse à la surconsommation, et cela est préoccupant, croit Fabien Durif, directeur de l’Observatoire ESG UQAM de la consommation responsable. «On va être tenté d’accumuler des produits en raison des prix attractifs, même si on n’en a pas besoin», a-t-il précisé.

M. Durif souligne par ailleurs que la majorité des produits consommés durant le Black Friday sont des produits électroniques. «Ce sont des marchandises à durée d’utilisation très réduite, à obsolescence programmée, qui ont un impact assez élevé sur l’environnement», a-t-il fait valoir.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le Réseau québécois pour la simplicité volontaire organise le même jour la Journée sans achat. «Il y a une volonté de consommer moins et mieux au Québec», a dit M. Durif, citant notamment les récents résultats du Baromètre de la consommation responsable, qui indiquent que la «déconsommation», soit la volonté de réduire sa consommation, a augmenté depuis 2010.

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