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Qui perd gagne…

Finalement, Jean-François Lisée est descendu du train avant même que celui-ci ne quitte la gare en partance pour la chefferie du PQ. Surpris? On va dire oui, mais pas trop, juste un peu.

Lui qui est orgueilleux comme un paon, il est clair qu’une défaite annoncée ne devait guère lui plaire. D’ailleurs, ce que l’on se demande, c’est comment a-t-il pu croire, ne serait-ce qu’une nanoseconde, en ses chances de gagner? Quand aucun membre de ton caucus ne prend la peine de t’appuyer, tu dois bien te douter qu’il y a déjà un méchant bout que tu tapes sur les nerfs du reste de la famille, non?

On était quand même en droit de s’attendre à le voir profiter du pseudo-combat des aspirants pour brasser des idées ainsi que ses adversaires pendant les débats. Là, la seule chose qu’il a agitée, c’est la cloche annonçant l’issue du prochain couronnement souverainiste. Pas très gentil pour ceux qui ont choisi de demeurer en lice même si leurs efforts viennent d’être définitivement torpillés. Qu’ils se rassurent, faute de victoire, une course à la chefferie permet habituellement aux perdants de bien se positionner dans la mosaïque du parti pour la suite des choses.

À cet égard, en «suggérant» une éthique particulière à Pierre Karl Péladeau au sujet de la gestion de ses propriétés médiatiques, il est bien évident que Lisée se préparait des lendemains bien pénibles au PQ. Un politicien chevronné sait qu’il faut toujours garder ses critiques les plus virulents près de soi. Or, PKP n’est pas un politicien, loin de là. C’est un leader – plutôt robuste, on l’a vu dans une autre vie – qui n’hésite pas à sortir du chemin celui qui a le malheur de venir jouer dans ses pattes. C’est comme ça que ça se passe dans le monde des affaires, c’est comme ça que Pierre Karl Péladeau a été élevé et c’est exactement comme ça qu’il va agir comme chef, vous pouvez en être sûr.

En tuant virtuellement la course à la chefferie du PQ, Jean-François Lisée aura au moins eu l’impression d’avoir le dernier mot. On sait à quel point c’est important pour lui. Ce sera là son unique victoire. Si ça peut le contenter…

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Que pensez-vous des 11 M$ qui seront «consacrés» au cours des 3 prochaines années à la réfection de 165 terrains de baseball dans les parcs de Montréal? Hormis les deux salles combles pour les matchs hors concours présentés dans le Gros Stade en mars dernier, avez-vous senti un enthousiasme particulier pour la pratique du baseball chez les jeunes? Bien difficile de s’opposer à tout projet qui pourrait faire bouger cette belle jeunesse plutôt amorphe mais, juste entre nous, parions que cette somme servira bien plus à garnir le portfolio de la ville quand on partira au front pour faire la reconquête d’une équipe dans le baseball majeur.

Ça me rappelle le film Fields of Dreams avec Kevin Costner. Ça raconte l’histoire d’un gars qui, perdant momentanément contact avec la réalité, décide de construire un terrain de balle dans son champ de maïs afin de retrouver ce père décédé qui lui manque tant. Vous souvenez-vous de la phrase clé du film? «If you build it, people will come»…

Si ça a déjà marché dans une vue, allez donc savoir…

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Vu:  Le journal d’Anne Frank, en supplémentaires jusqu’à la mi-février au TNM.  Il y a des spectacles à voir et d’autres que l’on doit voir.  Celui-ci fait partie du deuxième groupe.  Tout simplement parce que…  On en profite pour souligner la remarquable performance de l’étonnante Mylène St-Sauveur et du toujours excellent Paul Doucet.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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