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L'enfant Roy

Vous rappelez-vous d’Eddie Creatchman?  Dans le monde de la lutte d’il y a environ trente ans, il était le gérant des méchants. Malveillant comme pas un, il poussait sans cesse ses protégés à accomplir les gestes les plus brutaux.  Un samedi après-midi, je m’en souviens comme si c’était il y a trois jours, Eddie nous avait présenté son fils Floyd.  Un jeune arrogant qui, vous l’aurez deviné, avait tout de son triste papa.  Impoli, baveux et admirablement détestable…

Chez les Creatchman, ça crevait les yeux, la malice était héréditaire. Heureusement, tout ceci se passait dans un univers arrangé.  Dans la vraie vie, le même spectacle aurait été d’un désolant, je vous jure…

En fin de semaine dernière, et cette fois-ci c’était pour vrai, on a retrouvé un semblant de famille Creatchman pour agrémenter nos loisirs. Avec papa Patrick Roy qui a donné à son fiston Jonathan l’instruction de traverser la patinoire pour s’en prendre physiquement au gardien de l’équipe adverse. Et le fils, tout aussi docile que malfaisant, s’est exécuté. L’adversaire, qui n’avait manifestement pas envie de se chamailler, a choisi de s’étendre en pleine face sur la glace en attendant que l’hystérique rejeton ait fini de lui fesser dans le dos à grands coups de poing.  Au terme de cette édifiante démonstration, le digne fils de Casseau a fait des fingers à la foule hostile en battant en retraite vers son vestiaire.  Comme le font les méchants dans les soirées de lutte cheap au centre communautaire.

Après le match, le père, avec une mauvaise foi qui aurait fait pâlir d’envie le bon vieux Eddie, a affirmé qu’il n’avait pas ordonné à son fils d’aller se battre. Informé par un journaliste qu’il existait une preuve sur vidéo, il a effrontément répété son mensonge. Ensuite, le fiston est venu donner son point de vue. En épiçant ses propos de deux ou trois sacres au passage.  Intense (et mal dégrossi) comme son illustre père. Chez les Roy, comme chez les Creatchman, on ne retient pas des voisins, oh que non…

Quand je pense que l’an prochain, on va hisser le dossard de Patrick Roy dans les hauteurs du Centre Bell à côté de ceux de Béliveau, Richard, et les autres, moi, c’est le cour qui me lève.

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