La hausse des droits de scolarité risque de favoriser une bulle spéculative désastreuse pour les étudiants et les ménages québécois, soutiennent des chercheurs de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS).
Dans une note publiée mardi, l’IRIS met en garde le gouvernement contre les impacts d’une hausse qui s’ajoutera à un contexte d’endettement et de chômage élevés. «Le prix de l’éducation augmente sans cesse, explique Simon Tremblay-Pépin, chercheur à l’IRIS et co-auteur de la note. Les gouvernements encouragent les jeunes à s’endetter plus que jamais en promettant des retombées positives. Mais au final, on risque de produire une génération d’insolvables.»
Le chercheur et son collègue Éric Martin ont analysé la situation au Canada anglais et en Grande-Bretagne pour tirer leurs conclusions. Dans les deux cas, des hausses des frais de scolarité auraient généralisé le recours au crédit et aux emprunts chez les étudiants. «Les étudiants n’ont pas les moyens de payer les frais de scolarité élevés, alors ils n’ont d’autres choix que de s’endetter à des niveaux records, qui atteignent en moyenne 27 000$ au Canada et 84 000$ en Grande-Bretagne», s’inquiète M. Martin.
Selon Simon Tremblay-Pépin, plusieurs gouvernements misent sur une «croissance par l’endettement» en temps de crise. «C’est ce type de situation qui nous a mené à l’effondrement immobilier de 2008, soutient-il. Alors que les ménages sont endettés à 153%, la pire politique semble être de hausser les frais de scolarité et d’encourager le recours à des emprunts. C’est pour le moins imprudent.»