Vous avez remarqué que le niveau de tension avait sensiblement baissé en ville? Cool. Ce qui ne veut pas dire que tout est réglé et que nous avons maintenant la garantie que toute violence soit désormais chose du passé, tout le monde s’entendra là-dessus. Mais en attendant, apprécions, que dis-je, d-é-g-u-s-t-o-n-s ce moment de pause, nous ne l’avons pas volé.
Ces jours-ci, ils sont plusieurs à vouloir comprendre le sens profond de la parade des casseroles qui anime bruyamment certains quartiers depuis maintenant une dizaine de jours? Pour les analyses politiques et anthropologiques, je laisserai ça aux experts. Il y en a une pochetée qui sévit ces temps-ci. Moi, ce que j’ai cru remarquer, c’est qu’il se passe en effet quelque chose de bon et de bien. Peu importe si les gens ont envie de sortir de chez eux après souper pour briser leur solitude ou alors, pour se faire entendre jusque dans les hautes sphères du pouvoir politique, il n’y a là aucune différence. Ce qu’il faut en retirer, c’est que c’est mille fois mieux de voir débarquer au milieu de la rue une armée chaudronnée et pacifique qu’une gang de casseurs qui profitent d’une noble cause pour détruire bêtement ce qui ne leur appartient pas.
Ce que je vois le soir venu, ce sont des citoyens, de très jeunes et d’autres plutôt matures, qui marchent sur un territoire qui est aussi le leur pour rappeler haut et fort qu’ils sont là chez eux. Pour signifier qu’au cœur du cyclone, ils refusent d’être pris en otage dans une situation trop tendue et par un gouvernement qui a trop attendu.
Ce que j’entends, ce sont les voix de ceux qui refusent maintenant de se taire. Et qui n’ont qu’un message à passer: saviez-vous qu’on existait encore?
Ce que j’espère, avec tout ce que l’on a vécu récemment, c’est que cette prise de conscience collective provoquera une reprise en main qui est plus que nécessaire.
Ce que je souhaite, c’est que rien ne sera plus tout à fait pareil au sortir de cette crise. J’ai déjà hâte à demain. Et aux nouveaux leaders qui arriveront. Je refuse d’être cynique, il y en aura des bons.
Au fond de vos étincelantes casseroles, il y a un reflet: le nôtre. Et aussi une bien belle lueur…
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La boxe est cruelle et les gens de la boxe ne sont pas toujours les plus accommodants quand vient le temps d’exprimer une réserve. Par exemple, il y a une semaine, quiconque ne jouait pas à la cheerleader pour Lucian Bute était accusé de traîtrise grave. Pas que le gars ne soit pas bon, au contraire, mais, que voulez-vous, un accident est parfois si vite arrivé dans ce sport sans merci. C’est ce qui s’est passé samedi en Angleterre. Un bien gros accident. Mettons un face-à-face de niveau 4 avec 50 chandelles en bonus. Ne me demandez pas ce qui s’est passé dans la tête de Bute, je n’en ai pas la moindre idée.
Ce que je sais par exemple, c’est qu’il a affiché lors de son entrée dans le ring et en début de combat, une désinvolture qu’on ne lui connaissait pas. Excès de confiance ou panique déguisée? T’as beau être champion, tu demeures aussi un humain. Au final, le verdict fut sans appel. Non mais, quelle volée… Va t-il s’en remettre? Pourquoi pas? Le temps passe et tout s’efface. Mais la revanche avec Froch, on oublie ça pour le moment, OK? Notre Lucian, on l’aime mieux avec tous ses morceaux.