OTTAWA – La ministre fédérale des Transports a discrètement écrit aux dirigeants des principales compagnies aériennes au pays dans l’espoir d’éliminer les cas où des parents sont obligés d’être séparés de leurs enfants pendant les vols.
Dans la lettre envoyée en mars, Lisa Raitt a indiqué que «la logique devait prévaloir» dans ces situations et a encouragé les transporteurs à s’assurer que les parents étaient assis avec leurs enfants le plus souvent possible.
Elle a demandé aux compagnies aériennes de trouver une façon d’éliminer de tels incidents, d’offrir une meilleure façon pour les parents de prévoir où ils s’assoiront et de «minimiser les défis auxquels font face les parents lorsqu’ils voyagent en avion avec leurs enfants».
Une note d’information accompagnant la lettre suggère que celle-ci ne signifie pas que le gouvernement fédéral prévoit légiférer à ce sujet, mais vise plutôt à promouvoir ce que les représentants de Mme Raitt ont appelé «une solution choisie par l’industrie pour éviter de telles situations».
Les représentants de Transports Canada ont malgré tout écrit dans la note qu’ils «exploraient les occasions de régler ce problème et que l’apport des transporteurs serait utile».
Une copie de la lettre et de la note a été obtenue par La Presse Canadienne en vertu de la Loi d’accès à l’information.
Aucune règle fédérale n’oblige les transporteurs à s’assurer que les parents puissent s’asseoir avec leurs enfants en avion, et les politiques des compagnies aériennes ne garantissent pas qu’un parent ou tuteur sera automatiquement assis à côté de ses enfants de moins de 12 ans.
Certains transporteurs exigent des frais pour qu’un voyageur puisse choisir lui-même son siège au moment de l’achat. Certains passagers choisissent de ne pas payer ces frais, espérant pouvoir choisir leur siège au moment de l’enregistrement, ce qui les place en compétition avec les autres voyageurs, les sièges étant distribués sur une base de «premier arrivé, premier servi».
Air Canada, Porter, WestJet et Sunwing ont tous dit que leurs politiques existantes fonctionnaient bien pour limiter le nombre d’occasions où des parents doivent être séparés de leurs enfants.
Sunwing, par exemple, réserve «un certain nombre de sièges» pour que les mineurs puissent être assis avec leurs parents. WestJet affirme que 96 pour cent des enfants de moins de 12 ans sur ses vols arrivent à s’asseoir avec leurs parents.
Si les membres d’une même famille se retrouvent séparés, les transporteurs assurent que du personnel tente de trouver des sièges libres ou demande à d’autres passagers s’ils veulent changer de siège pour permettre aux enfants d’être avec leurs parents.
«Les transporteurs tentent d’accommoder les parents et les enfants lorsqu’ils prennent place, mais cela dépend aussi de la volonté des autres passagers d’accommoder ces parents et enfants», a expliqué le président de l’Association du transport aérien du Canada, John McKenna.
«Peu de gens sont prêts à donner leur siège près de l’allée ou de la fenêtre pour un siège au milieu.»
M. McKenna croit que les parents devraient s’assurer de réserver le plus tôt possible quand il y a beaucoup de sièges libres sur un vol ou payer les frais permettant de choisir son siège.