MONTRÉAL – Les chaînes humaines reprendront au Québec en début de semaine.
Ce sera la cinquième fois que ce moyen de pression plutôt inusité sera utilisé à proximité de certaines écoles primaires et secondaires depuis le mois de mai.
Comme par le passé, des parents, des élèves, des enseignants, des membres du personnel de soutien ainsi que de simples citoyens vont se tenir par la mainà deux pas de plusieurs établissements scolaires avant le début des classes, lundi.
Ces divers participants se joindront à cet élan de solidarité afin de réclamer un meilleur financement du système public d’éducation de même qu’un accès au soutien de spécialistes pour les enfants et les adolescents qui éprouvent des difficultés d’apprentissage.
La porte-parole du mouvement Je protège mon école publique, Pascale Grignon,rappelle que les premières chaînes humaines avaient été créées au début du mois de mai pour laisser savoir aux élus libéraux provinciaux que «les compressions avaient des impacts très, très graves et que les services aux élèves étaient grandement atteints».
Elle mentionne qu’au départ, ces politiciens ont remis en question la véracité de ces assertions mais qu’au fil du temps, leur ton s’est modifié.
«Il y a eu du changement dans le discours du gouvernement. Lorsqu’on a commencé les chaînes humaines au printemps, on se faisait seulement dire que ce qu’on avançait c’était un scénario catastrophe pour faire peur aux parents. [Or], on a vu que les conséquences qu’on avait anticipées étaient réelles. Désormais, le gouvernement soutient plutôt qu’il faut faire un effort, cette année, pour pouvoir réinvestir éventuellement pour les générations futures», résume-t-elle.
Il n’y a pas que le message des élus qui a évolué s’il faut en croire Mme Grignon. C’est aussi le cas pour l’initiative des chaînes humaines en elle-même qui a pris des proportions impressionnantes au fil du temps.
D’après Pascale Grignon, le 1er mai, 26 écoles concentrées dans la région de Montréal avaient été touchées tandis que le 1er octobre, 375 établissements d’un peu partout au Québec avaient été momentanément encerclés par d’ardents défenseurs de l’éducation publique.
Mme Grignon s’attend à un résultat plus modeste lundi.
«Le nombre d’écoles va baisser,mais l’énergie sera tout aussi importante», assure-t-elle, d’un ton confiant.
Elle ajoute que pour la première fois, les participants seront invités à se joindre à une manifestation une fois que les chaînes humaines auront été démantelées.
Ils seront, en effet, incités à converger vers le bureau de campagne de Dominique Anglade qui souhaite se faire élire dans la circonscription de Saint-Henri-Sainte-Anne à l’occasion des prochaines élections partielles.
Cette candidate libérale n’a pas été ciblée au hasard.
Selon Pascale Grignon, Mme Anglade s’est déjà prononcée en faveur d’«investissements massifs dans le système public d’éducation» et si elle l’emporte le 9 novembre prochain, elle devra «faire valoir cette conviction au sein de son caucus».