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Suicide d'une jeune Innue: il faut faire plus

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

La communauté de Uashat mak Mani-utenam accueille avec un sentiment d’espoir l’annonce de la tenue d’une enquête publique du coroner sur le suicide de la jeune Innue Nadeige Guanish. Elle souhaiterait cependant que le gouvernement aille plus loin.

Des représentants de la communauté et de la famille de la jeune fille ont rencontré la presse, lundi à Uashat, pour exprimer leur satisfaction devant le fait que le gouvernement du Québec ait annoncé une telle enquête la semaine dernière.

Mike McKenzie, chef du conseil de Uashat mak Mani-utenam, a souligné qu’il y a eu cinq suicides dans la petite communauté de 4000 habitants depuis un an, dont celui de Nadeige Guanish. Cela est signe de problèmes profonds, de manque d’espoir, selon lui.

«Les cinq suicides, à l’échelle du Québec ça équivaudrait à 12 000 Québécois qui s’enlèvent la vie», a-t-il déploré.

«Nadeige Guanish s’ajoute à une liste trop longue de suicides. C’est une de trop; ça doit être la dernière», a-t-il lancé.

Le chef McKenzie croit que bien des choses peuvent être faites pour sa communauté avant même que le rapport de la coroner soit complété.

Il a énuméré entre autres un financement adéquat du service de police, un soutien à la communauté en matière de prévention et de promotion de modes de vie sains et un soutien aux intervenants en temps de crise.

Il a également proposé la création d’une escouade policière mixte avec la Sûreté du Québec et la Gendarmerie royale du Canada afin de réduire la disponibilité des drogues sur le territoire. Selon lui, Sept-Îles est «la plaque tournante» des drogues pour l’Est du Québec.

«Notre jeunesse a droit à un environnement sain et sécuritaire», a martelé le chef McKenzie.

À ses côtés, le chef régional de l’Assemblée des Premières Nations, Ghislain Picard, a lui aussi salué la décision du gouvernement du Québec de tenir une enquête publique du coroner sur le décès de la jeune femme.

Il s’est adressé au gouvernement fédéral de Justin Trudeau, lui demandant d’élargir le mandat de l’enquête à venir sur les femmes autochtones assassinées ou disparues à la question plus générale des relations entre la justice et les peuples autochtones.

«Est-ce qu’il y a vraiment une justice pour tous ou est-ce qu’on a en face de nous une justice qui fait des choix dans son application, une justice pour la majorité et une justice pour les peuples que nous représentons?» a demandé M. Picard.

Quant à la porte-parole de la famille Guanish, Marie-Luce Jourdain, elle a dépeint Nadeige comme «une enfant très enjouée», qui était sociable, mais qui «avait un mal de vivre depuis la dernière année».

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