MONTRÉAL – L’habitation communautaire doit coûte que coûte devenir l’une des priorités du gouvernement provincial selon l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ), un réseau d’entreprises d’économie sociale.
De manière concrète, l’AGRTQ réclame un réinvestissement suffisant pour que, dans le futur, au moins 3000 nouveaux logements communautaires puissent être construits sur une base annuelle.
Pour faire passer son message, l’organisation a décidé de se lancer, à compter de dimanche, dans une tournée médiatique et de miser aussi sur une lettre d’opinion.
La missive en question a été appuyée par un éventail d’organisations en plus d’avoir été signée par plusieurs personnalités.
Les principales centrales syndicales du Québec, le Front d’action populaire en réaménagement urbain, le directeur général du Chantier de l’économie sociale, Jean-Martin Aussant, la sociologue Laure Waridel et l’humoriste Christian Vanasse font partie du lot.
Le but de cette offensive de sensibilisation est de faire passer certains messages-clés.
Par exemple, dans la lettre, il est inscrit que «la construction de logements communautaires crée des emplois, stimule l’activité économique, revitalise des quartiers et des villages et permet aux populations de demeurer dans leurs communautés».
Il est aussi possible d’y lire que ces toits supplémentaires «répondent à une diversité de besoins, autant auprès des aînés, des familles ou des personnes seules qu’auprès des gens en situation de vulnérabilité» comme ceux qui présentent un handicap physique ou intellectuel.
La présidente de l’Association des groupes de ressources techniques du Québec, Édith Cyr, est d’avis que les membres du gouvernement provincial ne peuvent tout simplement pas fermer les yeux sur les besoins criants en matière d’habitation communautaire.
Pour prouver ses dires, elle a cité certaines statistiques alors qu’elle était interviewée par La Presse Canadienne.
«[Dans la province], on parle d’à peu près un demi-million de ménages qui dépensent plus de 30 pour cent de leurs revenus pour se loger […]. De ce nombre, il y en a 250 000 qui consacrent plus de la moitié de leur budget à ça», a-t-elle soutenu.
Mme Cyr s’est empressée d’ajouter un argument supplémentaire.
«Dans le contexte où on parle d’accueillir de nombreux migrants, on pourrait dire qu’on est content d’avoir un parc de logements abordables.[Cependant], il n’est pas suffisant pour répondre à cette nouvelle demande-là évidemment. C’est pour ça qu’il ne faut pas lâcher», a-t-elle martelé.