MONTRÉAL – Les Canadiens peuvent s’attendre à ce que les prix des produits frais restent élevés pendant encore plusieurs semaines en raison de la faiblesse du dollar canadien et des problèmes météorologiques connus par les régions qui cultivent de grandes parties des récoltes, a indiqué lundi une des plus grandes chaînes d’épiceries du pays.
En plus de l’impact négatif du recul du huard, les inondations attribuables à El-Nino ont contribué à réduire l’offre et augmenter les produits des produits en provenance de la Californie et du Mexique, a observé lundi le président de Sobeys Québec, Claude Tessier.
«D’après ce que nous entendons, la situation va se poursuivre pendant les trois prochaines semaines, et puis nous allons voir comment les choses vont évoluer le long de la côte Ouest», a indiqué M. Tessier aux journalistes à la suite d’un discours de chef de la direction de Sobeys, Marc Poulin, devant le Cercle canadien de Montréal.
Sobeys, qui exploite les bannières IGA, Marchés Tradition, Safeway et Rachelle-Béry, éprouve des difficultés à composer avec ce qu’elle juge être la pire situation du genre en 30 ans, et elle tente d’importer des aliments frais d’autres régions de récoltes comme la Floride, le Maroc et l’Espagne, a indiqué M. Tessier.
Les choux-fleurs et les raisins sont plus difficiles à obtenir. Dans certains cas, seulement 20 pour cent des livraisons habituelles parviennent aux magasins, a-t-il dit.
Les restaurants qui offrent des plats qui comprennent du chou-fleur ont dû s’ajuster en haussant les prix ou en ayant recours à certains légumes différents, comme des courges, puisque le prix d’une boîte de choux-fleurs a plus que doublé pour atteindre jusqu’à 60 $.
Sobeys (TSX:EMP.A) se tourne aussi davantage vers les fournisseurs locaux de produits frais comme les pommes de terre, les carottes et les oignons.
Les difficultés se sont accentuées après le congé des Fêtes, et M. Tessier n’était pas en mesure de dire si les consommateurs avaient modifié leur comportement en remplaçant les produits plus dispendieux par des alternatives moins coûteuses.
«Nous n’observons pas de refoulement en ce qui a trait aux achats», a indiqué M. Tessier. «Il est certain que le consommateur, en général, est plus attentif aux prix et c’est le cas depuis quelques années.»
Entre-temps, les prix d’autres aliments progressent eux aussi, selon l’institut des aliments de l’Université de Guelph.
Le prix de la viande a grimpé de cinq pour cent au cours de la dernière année, et il devrait progresser de jusqu’à 4,5 pour cent en 2016. Ceux des poissons et des fruits de mer pourraient gagner jusqu’à trois pour cent, et ceux des produits laitiers, des oeufs et des céréales pourraient gagner deux pour cent.
Les coûts des légumes et des fruits frais pourraient grimper de jusqu’à 4,5 pour cent dans certains cas cette année, après avoir gagné entre 9,1 et 10,1 pour cent l’an dernier.
L’institut estime que le ménage canadien moyen a dépensé 325 $ de plus pour des aliments en 2015 et que cette hausse devrait être d’environ 345 $ cette année à cause de la faiblesse du dollar canadien.