WINNIPEG – Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) affirme avoir reçu près de 350 signalements au cours des 10 derniers mois relativement à la diffusion en ligne d’images intimes sans le consentement des personnes concernées.
Près de la moitié de ces cas provenant de partout au Canada met en cause des adolescents âgés entre 15 et 17 ans.
Selon Lianna McDonald, la directrice générale de l’organisme à but non lucratif, notre époque n’est pas facile pour les jeunes puisque de nombreux individus ont recours à la technologie pour exploiter les gens vulnérables.
Mme McDonald a fait ces commentaires, lundi, aux côtés de représentants du gouvernement du Manitoba à l’occasion de l’adoption d’une nouvelle loi visant à lutter contre ce genre d’abus. Promise le printemps dernier et entrée en vigueur vendredi, la législation permettra aux Manitobains dont les photos intimes sont partagées sur le web sans leur accord de poursuivre les responsables.
Le procureur général de la province, Gord Mackintosh, a précisé que la distribution des images n’avait pas à être accompagnée d’intimidation pour qu’une poursuite puisse être déposée.
La loi autorise également le CCPE, qui est financé à la fois par le fédéral et le provincial, d’aider les victimes à supprimer leurs photos sur les sites web et les réseaux sociaux.
«Notre boulot est d’éliminer les photos, de les reprendre, de permettre aux gens de retrouver leur vie», a résumé Lianna McDonald.
Le CCPE travaille toujours à sensibiliser la population concernant les effets potentiellement dévastateurs liés à la diffusion d’images intimes sur Internet, même à la suite d’histoires très médiatisées, dont ceux de Rehtaeh Parsons et Amanda Todd.
Rehtaeh Parsons de Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, avait 17 ans lorsqu’elle a été débranchée des appareils qui la maintenaient artificiellement en vie après une tentative de suicide en 2013. Sa famille soutient qu’elle a été agressée sexuellement à 15 ans et été intimidée par la suite à ce sujet après la publication en ligne d’une photo.
Quant à Amanda Todd, elle s’est tuée à l’âge de 15 ans à son domicile de Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, en 2012 après qu’une image intime d’elle eut été partagée sur Facebook.