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Le fils de Madame Claude

Je suis le fils de Madame Claude. Détrompez-vous immédiatement, non, ma mère n’était pas la célèbre tenancière de bordels top-class du Paris des années 1960-1970. En fait, ma mère portait le joli prénom de Pauline et elle est née à Montréal le 19 septembre 1927. Quand elle s’est mariée avec mon père, elle est devenue Madame Claude Ménard. En 1948, les choses se passaient comme ça. Et ça ne se discutait pas.

À partir de ce moment, dès que Pauline avait à signer un quelconque document – rien de légal, on s’entend, parce qu’à cette époque, les femmes n’en avaient tout simplement pas le droit –, ma mère écrivait automatiquement le nom de mon père en lettres bien lisibles. Quand elle recevait nos bulletins scolaires, quand elle remplissait des coupons de tirages, peu importe, c’était toujours Madame Claude suivi du nom de famille de l’homme qu’elle avait épousé. Ce nom, elle l’enfilait comme s’il s’agissait de son costume officiel.

Pourtant, on n’aurait jamais osé imposer un changement d’identité à un animal domestique, de peur de le traumatiser, par crainte qu’il ne réponde plus à notre appel. Mais pour les femmes de son époque et celles d’avant, on jugeait que c’était correct.

Ça fait longtemps, direz-vous. Peut-être, mais c’est juste assez récent dans notre histoire collective pour comprendre qu’il y a à peine un bras de distance entre nous et ce type d’incongruités. Si la condition des Québécoises a depuis fait des avancées, il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer les inégalités salariales, pour promouvoir un accès incontestable aux postes de direction et afin d’assurer une représentation équitable – lire égale – dans la sphère politique.

Aujourd’hui, 8 mars 2016, j’ai une bonne pensée pour toutes celles qui sont devenues, comme par enchantement, des Madame Henri, des Madame Roger et des Madame Maurice.

Mesdames, je vous salue et je ne vous oublie pas. Pas plus tard qu’avant-hier, vous étiez là. Que celles qui vous suivent aillent encore plus loin. En votre nom, le vrai…

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Vu : Après, de Serge Boucher, montée par René-Richard Cyr et jouée par Maude Guérin et Étienne Pilon jusqu’au 19 mars au Théâtre d’Aujourd’hui. C’est l’histoire d’un homme qui se retrouve à l’hôpital après avoir assassiné ses deux enfants. Vous pigez? Hormis quelques longueurs et une livraison du type recto tono, cette pièce vous brassera les méninges pour une couple d’heures, ça, c’est garanti.

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La tour du Stade Olympique va enfin accueillir ses premiers locataires. Tout ça pour le 40e anniversaire des Jeux de 1976 ! Ça doit être ça, des retombées à long terme…

 

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