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En attendant la politique énergétique du Québec

Une colonne de fumée sort d'une cheminée d'usine

Le gouvernement Couillard présentera jeudi après-midi sa très attendue politique énergétique 2016-2030. Voici quelques dossiers à suivre.

Économie verte. La coalition Switch, englobant des groupes environnementaux avec des organisations du secteur privé et associatif, recommande d’accentuer l’électrification des transports en utilisant les surplus d’électricité (1,2G$ par an), ce qui aurait pour conséquence de faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au transport qui représente environ 44% des émissions de GES et 80% de la consommation de pétrole au Québec. Malgré la controverse entourant les coûts liés à cette filière, la coalition recommande aussi de développer le secteur éolien, mais aussi les hydroliennes (l’énergie des cours d’eau), le solaire passif, la géothermie et les carburants à base d’éthanol cellulosique (éthanol produit à partir de déchets agricoles et forestiers).

Pétrole québécois. Plusieurs organismes représentant le secteur privé insistent pour que le Québec devienne un producteur de pétrole et de gaz. «Répondre à nos besoins d’hydrocarbures (14G$ par an) en les produisant ici permettrait de déplacer vers le Québec une partie de l’activité économique, des recettes fiscales et des emplois que nous soutenons ailleurs dans le monde et au Canada par nos importations», a déclaré Yves Thomas Dorval, PDG du Conseil du patronat du Québec. Une position partagée par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante qui recommande notamment la création d’un organisme neutre et indépendant pour évaluer et promouvoir le potentiel de différents projets énergétiques. Jean-Patrick Toussaint de La Fondation David Suzuki espère au contraire que la politique gouvernementale enverra un signal clair vers une transition énergétique n’incluant pas de nouveau projet de pipeline, ni d’exploration pétrolière dans le golf du saint-Laurent ou d’exploitation d’hydrocarbures sur l’île d’Anticosti.

Norme sur les carburants. L’Association québécoise de lutte contre la pollution milite depuis plusieurs années pour que le Québec s’inspire de la Norme californienne d’intensité carbone des carburants qui vise à réduire de 10% l’empreinte carbone des carburants vendus dans l’État d’ici 2020, en étudiant leur degré de pollution complet, de l’extraction au pot d’échappement. «Cette norme introduit une concurrence entre tous les types de carburants sur la base de leurs émissions de GES. Le pétrole issu des sables bitumineux est en moyenne 13% plus intense en carbone que l’essence standard vendue aux États-Unis. Cela veut dire que les entreprises qui voudraient commercialiser du pétrole paieraient une taxe en fonction du degré de pollution de leur source d’énergie», soulignait en 2014 dans une étude, l’avocate Karine Péloffy qui a étudié le mécanisme californien.

Fonds vert. Les sommes accumulées dans le fonds vert proviennent des entreprises les plus polluantes du Québec qui achètent en gros des droits de polluer. Ces sommes doivent servir à financer des projets d’efficacité énergétique. Les environnementalistes s’attendaient à voir la plus grosse partie de l’enveloppe de 830M$ de 2015 aller dans des projets de transport en commun. Or, selon reportage du Journal de Montréal, des sommes auraient par exemple été distribuées au ministère des Transports pour rembourser la dette liée à des projets autoroutiers.

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