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Travailleurs temporaires: Monsef Derraji veut rapatrier le programme au Québec

Monsef Derraji
Le député Monsef Derraji. Photo: Archives Métro

Le député de Nelligan sous la bannière du Parti libéral du Québec (PLQ), Monsef Derraji, presse le gouvernement caquiste d’exiger d’Ottawa le rapatriement du Programme des travailleurs temporaires. Selon le parlementaire libéral, cela éviterait les abus auxquels sont sujets les immigrants qui disposent de permis de travail fermés.

En étude de crédit budgétaire 2023-2024 du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, le 4 mai, Monsef Derraji a dénoncé le fait que certains employeurs mal intentionnés profitent de la vulnérabilité de ces personnes. «Le fédéral n’a pas à gérer ce programme à notre place. Le Québec peut le faire», a-t-il déclaré. La ministre de l’Immigration Christine Fréchette s’est dite en total accord.

La députée de Sanguinet dit reconnaître qu’il s’agit d’un enjeu important pour cette catégorie. «L’avantage est que les coûts sont à la charge de l’employeur. Il y a des bénéfices, dit la ministre, comme il y a des revers également.»

Mme Fréchette dit en avoir discuté avec son homologue fédéral Sean Fraser afin de voir comment faire diminuer la vulnérabilité des travailleurs temporaires et d’étudier la possibilité de permis de travail ouverts. La ministre de l’Immigration a même promis d’en discuter de nouveau lors de sa prochaine rencontre avec le fédéral.

Toutefois, il s’agirait d’un couteau à double tranchant pour la province, prévient Christine Fréchette.

En région, les gens craignent que s’il y a des permis de travail ouverts, tout le monde veuille s’en aller à Montréal. Il faut réfléchir à cette dimension-là.

Christie Fréchette, ministre de l’Immigration

Depuis 2019, Immigration Canada a mis en place un processus facilitant l’obtention de permis de travail ouverts. En revanche, «il n’a pas encore été beaucoup utilisé», observe la ministre Fréchette.

Par ailleurs, elle a refusé de considérer la part de l’immigration temporaire dans la planification annuelle du seuil d’immigration, un exercice qui doit se tenir cet automne. Interrogée par le député de Saint-Henri-Sainte-Anne Guillaume Cliche-Rivard sur le sujet, la ministre a décliné la question.

Si des gens veulent aborder cette question, à ce moment-là, ils pourront le faire, mais la consultation portera sur l’immigration permanente.

Christine Fréchette, ministre de l’Immigration

«Donc c’est un refus. Je veux que cela soit clair», a rétorqué Guillaume Cliche-Rivard, ce à quoi la ministre de l’Immigration a répondu par une moue.

En 2022, le Québec a accueilli plus de 290 000 personnes, dont une majorité de travailleurs temporaires selon les chiffres de la ministre de l’Immigration présentés en étude budgétaire.

«Il faut rappeler que beaucoup de ces personnes étaient déjà là avant. Ce ne sont pas nécessairement des gens nouvellement arrivés», note la responsable de l’Immigration. «On peut dire que le Québec était capable d’accueillir 290 000 personnes?», a demandé le député Derraji à Mme Fréchette. «Oui», a-t-elle répondu.

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