Salut. Je passais dans le coin pour vous donner de mes nouvelles. De mon bord, disons que ça va mieux. J’sais pas si c’est à cause du formidable documentaire de Ken Burns sur Jackie Robinson qui a été présenté sur PBS la semaine dernière. Ou encore celui sur l’extraordinaire parcours de Jacques Demers, que j’ai vu sur RDS dimanche soir. Voilà de maudites belles leçons de vie ou, plutôt, de survie. Dans les deux cas, prenez note, c’est à voir ou à revoir si ça passe ou repasse. Peut-être, aussi, que c’est la tenue du 120e Marathon de Boston dans le calme absolu. Il y a trois ans, on y avait vu l’horreur en direct. Et si c’était tout simplement le retour du beau temps. Ce sont parfois des choses toutes simples qui nous permettent de relativiser certaines affaires. Après un hiver de chnoute, j’ai l’impression que tout est en train de retomber à la bonne place. C’est pas de refus.
Tout ça pour vous dire que, pour rendre mon bonheur encore meilleur, je viens tout juste de recevoir des nouvelles de Richard Séguin. Richard a le don de toujours débarquer au bon moment avec un nouvel album sous le bras.
Certains artistes attirent le respect. D’autres semblent croire que celui-ci leur est dû d’office. Richard Séguin ne fait assurément pas partie du deuxième groupe. Dans un milieu où les ego hypertrophiés se disputent inlassablement le spotlight, Séguin, lui, continue à faire sa petite affaire. Sa grande affaire, devrais-je dire. Avec générosité et droiture. En empruntant un sentier impeccable. Le sien. On le souligne, ça n’arrive, hélas, que trop peu souvent.
Richard Séguin est un artiste engagé. Un vrai. Rien à voir avec ceux qui aiment bien s’engager quand ils ressentent le besoin de se faire voir… Ceux-là sont faciles à reconnaître: ils se placent systématiquement au beau milieu du portrait quand vient le moment de faire la photo de groupe. Pas lui.
J’apprécie Richard Séguin pour les mêmes raisons qui me font apprécier Willie Nelson, Neil Young et Bruce Springsteen. Des artistes de fond. D’autres vrais. J’admire sa façon de faire les choses à son goût et à son rythme. Sans concession. Ses choix, ses prises de parole et ses moments de silence, il les assume totalement. À sa manière.
Aujourd’hui, je voulais simplement vous dire que j’aime Richard Séguin. Juste parce que ça me fait du bien de le faire. Son album Les horizons nouveaux sort ce vendredi.
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Voici l’extrait d’un communiqué émis par ICI ARTV et reçu la semaine dernière: «Nous avons le regret d’annoncer qu’en raison de contraintes budgétaires, (le magazine littéraire) Lire ne reviendra pas sur nos ondes à l’automne.»
Qu’une émission culturelle soit retirée des ondes d’une chaîne spécialisée, bah, on commence à être habitués. Mais est-ce vraiment nécessaire de nous mentir en pleine face en invoquant des «contraintes budgétaires» pour justifier le retrait d’une émission qui coûtait trois fois rien à produire?
Comme le disait jadis un suave directeur des programmes: «Si vous êtes pas contents, achetez-vous-en, un poste de TV.» Des fois, j’y pense…